« Le bilan est désormais de 52 cadavres repêchés, et 48 corps ont été identifiés: il s’agit de 36 Tunisiens et 12 étrangers », des migrants originaires d’Afrique subsaharienne, a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khlifa Chibani.
Soixante-huit personnes au total ont été secourues -dont 60 Tunisiens-, et le bilan des victimes est toujours provisoire, des survivants ayant évoqué la présence d’au moins 180 personnes à bord au moment du naufrage, dans la nuit de samedi à dimanche, au large de l’archipel de Kerkennah (est).
Selon une journaliste de l’AFP sur place, les recherches ont repris tôt mardi matin, un hélicoptère survolant la mer autour de l’archipel.
Alors que la présence sécuritaire est d’habitude quasi absente à Kerkennah, des policiers ont été déployés en prévision de la venue dans la journée du Premier ministre Youssef Chahed, d’après la même source.
Lors d’une réunion du gouvernement lundi à Tunis, M. Chahed a appelé à démanteler « le plus vite possible » les « réseaux criminels qui profitent de ces jeunes cherchant à émigrer et qui mettent leur vie en danger ».
Les autorités tunisiennes ont déjà annoncé être à la recherche de huit « personnes impliquées dans l’organisation du voyage, qui ont été identifiées et sont originaires de l’archipel de Kerkennah ».
Il s’agit du naufrage de migrants le plus meurtrier en Méditerranée depuis le 2 février, quand 90 personnes, en majorité des Pakistanais, étaient mortes noyées au large de la Libye, selon l’OIM.
Lundi, un porte-parole de cette organisation a évoqué la perspective d’un bilan supérieur à une centaine de morts.
Ce naufrage est intervenu le jour même de la visite en Sicile –île qui fait face à la Tunisie et la Libye– du nouveau ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, qui a fait la promotion de sa ligne anti-immigration, arguant que son pays ne pouvait être « le camp de réfugiés » de l’Europe.
Des Tunisiens en quête d’emploi et d’une vie meilleure tentent régulièrement de traverser la Méditerranée en direction de l’Italie.
En mars, 120 personnes, en majorité des Tunisiens, tentant de rejoindre clandestinement les côtes italiennes avaient été secourues par la marine tunisienne.