Cet homme de 39 ans était le seul des quatre prévenus à n’avoir pas été placé en détention provisoire, mais sous contrôle judiciaire.
Il avait affirmé aux enquêteurs avoir payé son passage 2.500 euros, mais est soupçonné d’avoir accepté de piloter le bateau pour embarquer gratuitement ou à prix réduit.
Les trois autres, dont deux ont été extradés du Danemark, sont soupçonnés d’être des passeurs à des degrés divers, impliqués dans d’autres traversées migratoires que celle, meurtrière, du 27 octobre 2020.
Jugés pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d’autrui et pour aide au séjour irrégulier en bande organisée, tous encourent dix ans de prison.
Conçu pour quatre ou cinq passagers au maximum, le petit bateau de pêche avait chaviré, au large de Gravelines sur le littoral nord de la France, avec une vingtaine de migrants à bord tentant de gagner l’Angleterre.
Une famille kurde iranienne s’était retrouvée piégée dans la cabine. Les parents et leurs trois enfants s’étaient noyés. Le corps de leur bébé de 18 mois avait été retrouvé des semaines plus tard sur une côte de Norvège.
Deux passagers, qui ne portaient pas de gilets de sauvetage, avaient également disparu en mer.
La cour a visionné vendredi des photos de la famille – les parents d’une trentaine d’années, une fillette de 8 ans, un garçon de 6 ans et le bébé – et des deux disparus.
Selon l’instruction, les passagers du bateau avaient payé entre 2.000 et 2.500 euros chacun la traversée.
Face au verrouillage du port de Calais et du tunnel sous le Manche, les traversées migratoires sur de petites embarcations ont pris une ampleur considérable depuis 2018. En 2022, plus de 45.000 personnes ont ainsi rejoint les côtes anglaises, un nouveau record
Dans la nuit du 23 au 24 novembre 2021, au moins 27 migrants ont péri dans le naufrage de leur bateau pneumatique. Le 14 décembre 2022, quatre autre, dont un adolescent se sont noyés dans la Manche.