L’Anafé demandait, entre autres, au juge des référés du tribunal administratif de Toulon que la création, par arrêté préfectoral, de cette « zone d’attente » dans un centre de vacances de la presqu’île de Giens d’où les migrants naufragés en Méditerranée ne peuvent pas sortir, soit suspendue.
Elle arguait notamment d’un « détournement de pouvoir » de l’Etat et demandait qu’il soit enjoint aux autorités de « mettre fin immédiatement aux privations de liberté de toutes les personnes qui se trouvent dans cette zone » et « de les orienter vers un lieu d’hébergement susceptible de les accueillir en tenant compte de leur composition familiale et de leur état de santé ».
La juge des référés a toutefois estimé que le préfet du Var a dû créer cette zone fermée « pour répondre à l’urgence qu’il y avait à accueillir près de 250 personnes provenant de différents pays, afin de leur prodiguer des soins rendus urgents par les difficultés rencontrées durant leur périple ».
Elle cite aussi la nécessité « de garantir leur sécurité dans un contexte politique marqué par une instrumentalisation de l’arrivée collective de migrants par l’extrême droite », selon une copie du jugement obtenue par l’AFP.
Notant certes que l’Anafé n’a pas eu accès au port militaire de Toulon à l’arrivée des migrants, mais que cette association peut en revanche accéder au centre de Hyères, la juge a donc rejeté les demandes.
L’Ocean Viking, navire affrété par l’ONG SOS Méditerranée en partenariat avec la Fédération internationale de la Croix-Rouge, avait secouru fin octobre 234 personnes, hommes, femmes et enfants, menacées de naufrage au large de la Libye.
Depuis le début de l’année, 1.891 personnes tentant de rejoindre l’Europe ont disparu en Méditerranée, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Après le refus de l’Italie d’accorder un port sûr à l’Ocean Viking, comme le prévoit le droit maritime, la France avait accepté de laisser débarquer les migrants rescapés à Toulon vendredi, plaçant la plupart d’entre eux dans cette zone d’attente fermée à Hyères, à l’exception de 44 mineurs isolés et de deux personnes hospitalisées.
Lundi soir, 188 des ces migrants rescapés, qui comptent tous demander l’asile, étaient toujours dans la zone d’attente, selon la préfecture.
Depuis lundi, les juges de la liberté et de la détention statuent également sur la prolongation ou non de cette privation de liberté pour chacun des migrants.
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