La commission d’enquête, dont la composition n’a pas été révélée, « communiquera ses conclusions aux autorités au plus tôt, mais doit auparavant accomplir un travail minutieux d’analyse », a déclaré le porte-parole adjoint de la défense, le général Martin Klotz, au cours d’un point de presse.
Le 5 mai, un tir destiné à valider le M51 à partir du sous-marin nucléaire (SNLE) Le Vigilant a échoué, le missile s’étant autodétruit quelques dizaines de secondes après son lancement.
« La sortie du missile à partir du sous-marin s’est déroulée normalement, en toute sécurité pour le sous-marin et son équipage », a souligné le général Klotz. L’enquête en cours doit permettre de déterminer la cause de l’incident, mais ses résultats resteront confidentiels, ce qui touche à la force de dissuasion nucléaire relevant du « secret défense », a-t-il fait valoir.
Selon la défense, l’échec du tir « ne remet pas en cause la dissuasion ». « Avec trois sous-marins nucléaires lanceurs d’engins et une composante aéroportée qui sont pleinement opérationnels, cet incident n’obère ni les capacités ni la crédibilité de la dissuasion », a souligné le général Klotz, selon qui il faut désormais attendre les résultats de l’enquête « pour envisager les conséquences sur la suite du programme ».
« Le ministre de la Défense a bon espoir que tout soit clarifié dans le semaines qui viennent », a poursuivi le porte-parole.
Les opérations se poursuivent par ailleurs pour récupérer les débris du missiles dans la baie d’Audierne (Finistère), à 25 km des côtes, avec notamment plusieurs navires de la Marine nationale et un bâtiment de la Direction générale de l’armement (DGA) dédié à la récupération d’engins lors des essais. La zone d’exclusion interdite à la navigation a cependant été réduite d’un tiers mardi par arrêté préfectoral.
Avant l’échec du 5 mai, cinq tirs de M51 avaient réussi, dont deux à partir du SNLE Le Terrible. Deux autres tirs sont programmés en 2015 et 2018 pour la validation du missile sur les deux autres SNLE, Le Triomphant et Le Téméraire.
Le Livre blanc publié fin avril confirme la force de dissuasion nucléaire comme l’un des piliers de la défense française. Sa composante maritime est considérée comme la plus fiable, un SNLE étant maintenu en permanence en mer. La destruction du missile, d’un coût de 120 millions d’euros, survient également au moment où la Défense est soumise à de strictes contraintes budgétaires.