Samedi, quelques heures après avoir lancé des raids ciblés, avec la France et le Royaume-Uni, contre des installations du pouvoir de Damas en riposte à une attaque chimique présumée, le président des Etats-Unis avait lancé ces mots sur Twitter, ajoutant que le « résultat » de l’opération, « parfaitement exécutée », « n’aurait pu être meilleur ».
Aussitôt, dans les médias américains et sur les réseaux sociaux, le parallèle a été dressé avec 2003, quand le président américain de l’époque avait annoncé la fin des principales opérations de combat en Irak sur le pont du porte-avions Abraham Lincoln. Derrière George W. Bush, une grande banderole proclamait, sur fond de bannière étoilée, « Mission accomplished ».
L’annonce s’était rapidement révélée prématurée, et depuis les responsables politiques américains évitent soigneusement tout recours à cette formule.
« Le raid syrien a été si parfaitement exécuté, avec une telle précision, que la seule manière trouvée par les Médias Bidon pour le critiquer est mon emploi de l’expression +Mission Accomplie+ », a répondu dimanche Donald Trump, toujours sur Twitter, s’en prenant une fois de plus aux « Fake News Media », une de ses cibles préférées.
« Je savais qu’ils sauteraient sur l’occasion, mais je trouve que c’est une si belle formule militaire qu’il faut la réhabiliter. Utilisons-là souvent! », a-t-il lancé.
Dans l’émission Fox News Sunday, l’ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, a aussi défendu la parole présidentielle. « En tant que femme d’un militaire, je sais que cela signifie que lorsque vous menez à bien une tâche, c’est mission accomplie », a-t-elle dit.
Le Pentagone a affirmé samedi que toutes les cibles, liées selon Washington au programme d’armement chimique du régime de Bachar al-Assad, avaient été « frappées avec succès ».
« Politiquement, +mission accomplie+ a une signification plus large, mais je crois que le président l’a employée en termes militaires. Nous savons bien sûr que notre travail en Syrie n’est pas terminé », a relativisé Nikki Haley, alors que les frappes occidentales ne devraient pas changer les équilibres sur le terrain sur conflit en Syrie ni débloquer un processus de paix dans l’impasse.