L’opposition de Kiev à la livraison des deux bâtiments vendus par la France à la Russie en 2011 est « extrêmement claire », a affirmé M. Klimkine dans un entretien à l’AFP. « Le Mistral ne pourrait et ne devrait pas être livré à la Russie », a-t-il insisté, « aussi bien politiquement que par rapport à l’actuel code de conduite de l’UE », a ajouté le ministre en référence aux sanctions européennes qui interdisent toute exportation d’armes vers ce pays.
« Je pense que les autorités françaises, dans leur façon toujours créative et engagée, devraient trouver une solution pour livrer le Mistral à d’autres entités, afin d’assurer la sécurité et non la saper », a poursuivi M. Klimkine. « Je suis sûr que nos amis français trouveront une solution ».
« Livrer le Mistral ne serait pas seulement un problème politique difficile, mais aussi un problème d’image pour les autorités françaises, car au sein de l’UE et au-delà, de nombreux pays considéreraient une telle livraison comme une atteinte à la sécurité européenne et globale », a-t-il encore déclaré.
Construits par les chantiers navals STX de Saint-Nazaire, les Mistral, vendus par la France à la Russie pour 1,2 milliard d’euros en juin 2011, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, sont au centre d’un imbroglio diplomatico-militaire depuis que le président français François Hollande a décidé début septembre de lier leur livraison à un règlement politique de la crise en Ukraine.
Vendredi, une source haut placée à Moscou avait sommé la France de livrer un premier Mistral avant fin novembre, sauf à s’exposer à de « sérieuses » demandes de compensation. Samedi, M. Hollande a assuré qu’il prendrait sa décision « en dehors de toute pression ».
axr/jlb/LyS
STX OFFSHORE & SHIPBUILDING