S’il a jugé que le président de la République « doit défendre les intérêts de notre pays et en aucun cas céder à des injonctions, qui sont des provocations » de la Russie, M. Fillon a ajouté qu' »il faudra un jour livrer ces bateaux parce que les contrats que la France a passés en matière d’armement doivent être respectés » mais qu' »il faut que les conditions soient réunies ».
« Si la France estime qu’elle est en mesure aujourd’hui de prendre de nouvelles initiatives vis-à-vis de la Russie pour faire progresser la cause de la paix en Ukraine, que les accords de Minsk soient respectés et que le cessez-le-feu soit respecté, le président de la République peut naturellement retarder la politique de livraison de ces bateaux », selon ce député de Paris.
Candidat à la primaire UMP en vue de la présidentielle 2017, M. Fillon a cependant alerté sur le fait que « la seule chose sur laquelle on compte pour financer le maintien à peu près au niveau de notre armée, ce sont les exportations d’armement ».
« Avant d’affirmer qu’on ne va pas livrer ces bateaux, il faut savoir si la France veut rester un pays exportateur d’armements ou faire le choix, comme d’autres pays européens, d’abandonner toute politique de défense extérieure », a-t-il insisté.
Quant à l’Ukraine, à la situation de laquelle François Hollande a suspendu la livraison des Mistral, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a critiqué « la gestion occidentale de la crise », qui ne permet pas jusqu’alors d' »entrevoir une sortie ».
« Oui, il faut avoir une position ferme vis-à-vis de la Russie, mais pour l’instant cela sert seulement à renforcer Vladimir Poutine à l’intérieur de son pays, où on est en train d’en faire une sorte de héros de la résistance vis-à-vis de l’Occident. Les Européens devraient adopter une position commune entre eux, pas avec les Américains, faire preuve de fermeté et avoir avec Vladimir Poutine une discussion sur des sujets vitaux pour lui comme l’énergie », a prôné M. Fillon.