Mogadiscio charge une société privée de créer une force de garde-côtes

Le contrat a été paraphé mardi à Mogadiscio entre le ministère somalien de la Défense et la compagnie Atlantic Marine and Offshore Group, présentée comme étant basée aux Pays-Bas, qui devra fournir « une organisation, des moyens et des services » pour développer ce corps, inexistant à l’heure actuelle.

Selon un communiqué de la présidence somalienne, l’entreprise « construira, entretiendra et fera fonctionner la flotte des garde-côtes ». Aucun détail n’a été fourni sur la taille et les capacités du futur corps des garde-côtes somaliens, le délai de sa mise en place ou le volet financier de l’accord.

« Instituer un corps de garde-côtes est essentiel pour l’établissement de l’Etat de droit dans les eaux somaliennes et dans la zone économique exclusive (ZEE) », infestées notamment de pirates et de navires pêchant illégalement, a expliqué le porte-parole de la présidence somalienne, Abirahman Omar Osman, dans un communiqué.

Les garde-côtes « protègeront les zones de pêche des navires de pêche étrangers illégaux » et « protégeront les ressources naturelles » de la Somalie, qui dispose d’une des plus longues façades maritimes du continent africain, a ajouté M. Osman.

Ils seront également chargés du contrôle et de la sécurité dans la ZEE, de la sécurité des ports et du commerce maritime, d’empêcher l’immersion de déchets toxiques, des secours ou de la lutte contre les trafics, selon le communiqué.

Le gouvernement somalien, mis en place en septembre 2012 avec le soutien de la communauté internationale, vise à rétablir l’influence de l’Etat en Somalie, privée d’autorité centrale depuis la chute du président Siad Barre en 1991 et qui a depuis sombré dans le chaos.

Il n’a aucun contrôle sur l’essentiel des côtes somaliennes et sur ses eaux territoriales. Les autorités cherchent à rétablir leur autorité sur ces eaux et notamment sur de vastes secteurs maritimes contestés au large de la frontière avec le Kenya, au sein desquels Nairobi a accordé des permis d’exploration pétrolières mais que Mogadiscio revendique.

Un contingent kényan, intégré à la force de l’Union africaine (Amisom), est déployé depuis octobre 2011 dans le sud de la Somalie où il combat les insurgés islamistes shebab. L’armée kényane contrôle notamment Kismayo, principal port de la côte sud somalienne, aux côtés de la milice Ras Kamboni, dont le chef Ahmed Madobe s’est proclamé président de la région alentour, au grand dam de Mogadiscio.

Une force navale internationale patrouille au large des côtes somaliennes et a permis de réduire drastiquement ces deux dernières années l’activité des pirates, qui a atteint en 2012 son plus bas niveau depuis 2009.

Les pirates détiennent néanmoins toujours une cinquantaine d’otages à proximité des côtes somaliennes, voire à terre.

La région somalienne autonome du Puntland, hors de contrôle de Mogadiscio et dont les côtes sont un des repaires principaux des pirates somaliens, avait elle aussi contracté une société privée pour mettre sur pied et entraîner sa Force de police maritime (PMPF), accusée d’être une armée privée violant l’embargo de l’ONU sur les armes en Somalie.

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