Contraint par des décisions de justice obtenues par des défenseurs des animaux, le gouvernement avait fermé le golfe de Gascogne du 22 janvier au 20 février 2024 aux navires de plus de 8 mètres équipés de certains filets, pour protéger les cétacés dont les dauphins durant la période identifiée par les scientifiques comme particulièrement à risque.
Comme prévu, cette mesure sera reconduite du 22 janvier au 20 février 2025, puis en 2026. Elle s’imposera aussi aux navires battant pavillon étranger.
« Comme cette année [2024], l’État sera au rendez-vous pour soutenir les pêcheurs et les mareyeurs qui subissent les conséquences économiques de cette fermeture », a déclaré le ministre délégué à la Mer et à la Pêche Fabrice Loher, lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat.
Pour s’épargner la répétition de ce scénario en 2027, il a affirmé qu’il fallait adopter des « solutions techniques, en particulier des répulsifs acoustiques qui devront permettre de réduire les risques de captures accidentelles ».
Tout en sachant que le sujet rebute les pêcheurs, le ministre a ensuite évoqué la nécessité selon lui d’utiliser un autre outil: les caméras embarquées sur les navires.
« Nous devons mieux comprendre les interactions entre les navires de pêche et les cétacés », a expliqué Fabrice Loher.
« C’est pour cela qu’en lien avec les professionnels nous devons désormais déployer dans les meilleurs délais ces dispositifs et équiper certaines navires, et je dis bien certains navires, en caméras afin de contribuer à l’amélioration de la collecte de données. »
« Je mesure pleinement la sensibilité de ces mesures pour la profession », a-t-il enchaîné, disant son « attachement à tenir un discours de vérité ».
La filière a vécu comme un électrochoc la fermeture de 2024, depuis les pêcheurs restés à quai jusqu’aux criées, privées de centaines de tonnes de bars, baudroies, soles ou turbots pêchés à cette période.
En France, environ 450 navires sont concernés et les pertes estimées à des dizaines de millions d’euros, que le gouvernement s’était engagé à indemniser à hauteur de « 80 à 85% » du chiffre d’affaires selon les types de pêche.