Ces personnalités ont été visées pour leurs enquêtes ou prises de positions critiques sur l’attribution et l’organisation de la coupe du monde par le Qatar, qui doit débuter le 20 novembre, sur fonds d’appels au boycott de la compétition.
Parmi les cibles se trouvent notamment des journalistes, comme celui du Sunday Times Jonathan Calvert, qui avait enquêté sur les manoeuvres de corruption ayant mené à l’attribution de la coupe du monde au Qatar en 2010, une sénatrice française, Nathalie Goulet, qui avait accusé le Qatar de financer le terrorisme islamique, ou l’avocat américano-hongrois Mark Somos ayant déposé plainte contre la famille royale du Qatar devant le Haut conseil des nations unies pour les droits de l’homme.
L’ancien président de la Fifa, Michel Platini, grand défenseur de la candidature du Qatar pour organiser le Mondial, aurait aussi été espionné.
Le pays est notamment mis en cause pour le traitement des travailleurs sur les chantiers liés à la compétition ou le respect des droits des femmes et des personnes LGBT.
Selon les données récupérées par le Sunday Times et le Bureau of Investigative Journalism cette année, c’est à partir de 2019 que ces opérations de piratage des boîtes mails d’une cinquantaine personnalités ont débuté, réalisées par un groupe de hackers indiens.
Cela se serait produit peu avant qu’il ne soit entendu par la justice française dans le cadre d’une enquête sur les soupçons de corruption dans l’attribution de la coupe du monde au pays du Golfe.
Le recours au groupe indien de hackers aurait été fait par l’intermédiaire d’anciens officiers de police ou du renseignement britanniques, travaillant désormais dans le secteur privé, détaille l’enquête du Sunday Times.
Des avocats du gouvernement qatari, interrogés par le journal, ont démenti l’implication du Qatar dans cette vaste opération de hacking.