Le maire de Montréal Denis Coderre avait autorisé le déversement d’égouts et de toilettes dans le fleuve pendant d’importants travaux sur une conduite acheminant en temps normal ces eaux usées vers une station d’épuration.
En pleine campagne électorale, cette décision avait vu le gouvernement conservateur refuser à l’édile de la deuxième ville canadienne la mise en oeuvre de ce projet et avait frappé d’interdiction ce déversement en attendant les résultats d’une étude indépendante.
Ce groupe de trois experts devra déterminer si « d’autres mesures techniquement faisables » existent pour la ville afin d' »atténuer les effets du rejet prévu ». Ces experts devront aussi évaluer « les risques environnementaux des rejets prévus et non prévus », a indiqué Leona Aglukkaq, ministre de l’Environnement, dans un communiqué.
« La restriction au projet de la Ville de Montréal sera en vigueur jusqu’au 2 novembre 2015, en fin de journée, dans l’attente des résultats de l’examen du groupe scientifique indépendant », a-t-elle ajouté.
Pour le bouillant maire de Montréal, la décision du gouvernement, qui avait le projet dans ses tiroirs depuis de nombreux mois, visait à faire « de la politique sur le dos des Montréalais » et « d’utiliser ce dossier à des fins électoralistes ».
Montréal, a-t-il dit, est victime d’une « injustice », puisque les villes de Toronto et de Victoria déversent chaque année des quantités beaucoup plus importantes d’eaux usées dans le lac Ontario et l’océan Pacifique.
Prenant sa source dans les Grands Lacs, le Saint-Laurent se jette dans l’Atlantique nord, dans le golfe qui porte son nom, après avoir parcouru 1.100 km. On y recense 64 espèces d’animaux terrestres, 19 espèces marines, dont des dizaines de baleines et l’unique colonie de bélugas en-dehors de l’Arctique, 80 sortes de poissons et 399 types d’oiseaux différents. Le Saint-Laurent fournit également 45% de l’eau potable consommée par les huit millions de Québécois.