Dans un arrêté préfectoral en date du 8 novembre, les autorités estiment que ce projet concerne des « parcelles constituées de friches ou de surfaces en voie d’enfrichement ».
Selon l’arrêté, le projet porté par la société civile d’exploitation agricole (SCEA) « Les vignes de Keronis » peut « contribuer à la diversification des activités agricoles sur le territoire insulaire », soulignant que « la viticulture a été présente en Bretagne et notamment sur le territoire insulaire ».
En outre, « le développement de la vigne en Bretagne s’inscrit dans le contexte de changements climatiques » et « la viticulture biologique prévue est de nature à limiter les traitements », estime le document.
Ce projet viticole est porté par l’homme d’affaires Christian Latouche, PDG de Fiducial, et 39e fortune française avec 1,2 milliard d’euros de patrimoine, selon le magazine Forbes. M. Latouche possède également le domaine de la Vallongue, près de Saint-Rémy-de-Provence.
Une enquête publique a eu lieu du 17 mai au 17 juin, qui a donné lieu à un avis favorable du commissaire enquêteur. Les deux conseils municipaux de Locmaria et Bangor, communes où doit être implantée l’exploitation, ont émis en juin un avis favorable à la création du vignoble.
Une pétition en ligne « Non à la privatisation de la côte sauvage de Belle-île-en-mer! » a toutefois récolté près de 40.000 signatures.
« Ce projet n’a rien de Bellilois. Il est à l’opposé d’un développement agricole insulaire à taille humaine et respectueux de son environnement. Il est porté par l’une des plus grandes fortunes de France, qui entend réaliser ici un placement financier qui revient à privatiser une partie de cette île (…) », estiment les pétitionnaires.
Dans un communiqué diffusé lundi, l’association Belliloise « La Bruyère Vagabonde » dit elle « regretter la décision du préfet du Morbihan d’autoriser le développement d’une exploitation viticole sur des sites classés de la Côte sauvage de Belle-île ». Elle fait part de son intention de déposer un recours en annulation devant la justice administrative.
« Avec une telle décision (…) l’Etat prend le risque insensé d’ouvrir une brèche dans la protection écologique de notre île, qui est encore l’un des sites naturels les plus préservés en France et en Europe », estime l’association.