« La Russie, aujourd’hui, très clairement, mène des actions militaires dans un Etat souverain, l’Ukraine ». « Est-ce que décemment la France, quel que soit le contrat qui a été signé avec la Russie, peut livrer une arme à un pays qui mène une action militaire ? Pour moi la réponse est claire. (…) Il serait incompréhensible que la France livre ce bâtiment », a déclaré M. Morin (UDI) sur Europe 1.
Une livraison ne changerait « absolument pas le rapport stratégique entre les Ukrainiens et les Russes ». « Mais au nom des principes qui sont les nôtres, de la souveraineté d’un Etat, du respect des droits acquis qui sont pour nous la pierre angulaire de toute société, nous ne pouvons pas livrer ce bâtiment à la Russie », a estimé l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui fut « à l’origine des discussions avec les Russes » mais « dans un contexte radicalement différent de ce qu’il est aujourd’hui. »
Selon M. Morin, en cas de non-livraison, « nous avons des solutions. Si nous décidons de ne pas livrer ce bâtiment, il pourrait être affecté à la Marine nationale. Il pourrait aussi être utile pour les actions humanitaires, il y a un hôpital à l’intérieur. Ca pourrait aussi être un bâtiment que nous pourrions mutualiser au sein de l’UE ou de l’Otan ».
Également interrogé sur Europe 1, l’ancien ministre UMP Xavier Bertrand a pour sa part souhaité que la France tienne son engagement. « Il faut livrer les Mistral. Quand la France s’engage, qu’elle signe un contrat, la France honore sa signature », a-t-il déclaré.
« Ce ne sont pas les Mistral qui auront un rôle déterminant sur le sujet en cours. En revanche, si la France porte vraiment une voix diplomatique claire, nette et puissante, parce qu’elle aura livré aussi ces Mistral elle sera capable d’avoir un dialogue particulier avec la Russie », a développé M. Bertrand.
La Russie, l’un des plus grands importateurs de matériel militaire et de technologies, a signé en 2011 un contrat officialisant l’achat à la France de deux navires de guerre Mistral pour 1,2 milliard d’euros.
Fin juillet, François Hollande avait assuré que le premier bâtiment serait livré comme prévu en octobre 2014, tandis que la livraison du 2e bâtiment dépendrait « de l’attitude de la Russie ».