Le ministère public a également requis à l’encontre de cet homme de 61 ans, capitaine du navire, le paiement d’une amende de 75.000 euros, la confiscation de 25.550 euros saisis sur son compte bancaire et cinq ans d’interdiction de pratiquer la pêche professionnelle.
Dans la nuit du 29 au 30 novembre 2020, le navire de pêche « Romain Luca » avait fait naufrage et seul le capitaine avait pu être secouru.
Il comparaissait ce lundi pour « homicides involontaires par la violation manifestement délibérée d’obligations de sécurité ou de prudence dans le cadre du travail ». Il était également poursuivi pour « exécution d’un travail dissimulé » puisqu’il employait illégalement l’un des deux frères qui n’avait pas de brevet professionnel de matelot, ainsi que pour escroquerie à l’assurance.
Son avocat, Guillaume Tarin, a plaidé la relaxe et le jugement a été mis en délibéré au 2 janvier.
Dès le départ, les enquêteurs avaient mis en évidence certaines irrégularités: le permis de navigation n’autorisait que deux personnes à bord et l’épave avait été retrouvée bien au-delà du seuil des 5 milles que le navire n’avait pas le droit de dépasser.
Sur la sécurité, le capitaine s’est abstenu « d’alerter les secours alors que les circonstances le commandaient », n’a pas demandé à ses marins-pêcheurs, deux frères âgés de 23 et 33 ans, de revêtir leur vêtement de travail à flottabilité intégrée et n’a pas mis à l’eau le radeau de sauvetage, avait détaillé lors du renvoi du patron de pêche en correctionnelle le procureur de Béziers, Raphaël Balland.
Devant le juge, le patron-pêcheur a une nouvelle fois assuré avoir tout fait pour sauver ses deux marins, qui s’étaient accrochés à la coque mais « n’ont pas résisté ».
« Je les ai vu couler et j’ai pensé que c’était à mon tour. Et tout d’un coup, j’ai vu la bouée, puis la balise. Je l’ai déclenchée et j’ai été sauvé après », a-t-il expliqué.