« Nous demandons à la Russie de garantir le libre accès aux ports ukrainiens de la mer d’Azov et de permettre la liberté de navigation », a écrit dans un communiqué une porte-parole de l’Alliance atlantique.
Restreindre l’accès à certaines zones de la mer Noire et au détroit de Kertch (qui la relie à la mer d’Azov) constituerait « une action injustifiée » relevant d' »un comportement déstabilisateur de la part de la Russie », poursuit le communiqué.
La porte-parole de l’Otan appelle aussi à une « désescalade immédiate » de Moscou dans cette région de nouveau en proie à de fortes tensions.
A Washington, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a noté que Moscou avait invoqué des manoeuvres militaires pour justifier cette mesure.
« La Russie a déjà par le passé agressé des navires ukrainiens et menacé le trafic maritime international en mer Noire, notamment dans le détroit de Kertch », a-t-il déclaré à la presse.
« Nous appelons la Russie à cesser de harceler les navires dans cette région et à réduire le déploiement de ses forces le long de la frontière de l’Ukraine et de la partie occupée de l’Ukraine », a-t-il ajouté, réaffirmant le soutien « inébranlable » des Etats-Unis envers l’intégrité territoriale de l’Ukraine « y compris ses eaux territoriales ».
Le ministère russe de la Défense a annoncé vendredi qu’il allait limiter jusqu’en octobre la navigation de navires militaires et officiels étrangers dans trois zones de Crimée, dont l’une est située au large de la presqu’île de Kertch.
Cette zone est la plus controversée car le passage entre les mers Noire et d’Azov est d’une importance cruciale pour les exportations de céréales ou d’acier produits en Ukraine.
Des accrochages ont eu lieu par le passé dans ce détroit de Kertch, dont Moscou revendique le contrôle à la suite de l’annexion de la Crimée en 2014. En 2018, la Russie y avait saisi trois navires militaires ukrainiens.
Les tensions russo-ukrainiennes vont crescendo depuis plusieurs semaines, l’Ukraine accusant Moscou de chercher un casus belli pour l’envahir et la Russie accusant Kiev de préparer une offensive contre les séparatistes prorusses de l’est ukrainien.
Pour l’Otan, les manoeuvres maritimes de Moscou et la présence militaire russe renforcée en Crimée « constituent de nouvelles menaces pour l’indépendance de l’Ukraine et compromettent la stabilité de la région dans son ensemble ».