« En attaquant des vedettes militaires ukrainiennes, elle a lancé une nouvelle étape de son agression », a déclaré M. Porochenko dans une adresse télévisée à la Nation, dénonçant « la participation ouverte et arrogante des troupes régulières russes » à cette « attaque ».
« Les informations des services de renseignement montrent la menace extrêmement élevée d’une opération terrestre contre l’Ukraine », a soutenu le chef de l’Etat pour expliquer la nécessité d’introduire la loi martiale dans le pays.
Le parlement ukrainien doit se prononcer lundi lors d’une session extraordinaire sur un projet de loi en ce sens soumis par le président, qui propose d’appliquer cette mesure à partir de jeudi pour 30 jours. Il avait auparavant évoqué une durée de 60 jours.
« Nous devons renforcer notre défense dès maintenant pour réagir le plus vite possible en cas d’invasion » de la part de notre « voisin agressif et déséquilibré », a encore argué M. Porochenko.
Dimanche soir, des bateaux russes se sont emparés de trois navires militaires ukrainiens –deux petites vedettes blindées et un remorqueur– après leur avoir tiré dessus, faisant une vingtaine de prisonniers dans le détroit de Kertch, qui relie la mer Noire à la mer d’Azov.
Cet incident armé a également fait plusieurs blessés parmi les Ukrainiens –six selon Kiev, trois selon Moscou– et suscité un tollé en Ukraine et chez plusieurs de ses alliés occidentaux.
Kiev et les Occidentaux ont régulièrement accusé ces derniers mois la Russie d' »entraver » délibérément la navigation des navires commerciaux ukrainiens entre la mer Noire et la mer d’Azov.
La Russie a annexé en 2014 la péninsule ukrainienne de Crimée. Elle est aussi accusée par Kiev et l’Occident de soutenir militairement les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine, un conflit qui a fait plus de 10.000 morts. Moscou nie son implication militaire.