En visite avec une délégation ukrainienne à Washington, le colonel et chef adjoint de l’administration présidentielle Pavlo Palissa a présenté ce qu’il a décrit comme des conclusions des renseignements militaires ukrainiens.
La Russie a pour objectif de s’emparer d’ici fin septembre de l’entièreté des régions orientales de Donetsk et Lougansk, dont Moscou revendique l’annexion, a indiqué M. Palissa à la presse. Et d’ici la fin de l’année, la Russie souhaite établir une zone tampon frontalière, a-t-il ajouté, après un entretien avec des parlementaires et responsables américains.
« Ils ont même des projets pour 2026. Le projet pour l’an prochain consiste à occuper toute la partie de l’Ukraine qui est située sur la rive gauche du fleuve Dniepr. »
Le Dniepr traverse la capitale, Kiev, et se jette dans la mer Noire, partageant de fait en deux le pays, envahi par la Russie depuis le 24 février 2022.
Moscou cherche aussi à occuper les régions méridionales d’Odessa et Mykolaïv afin de « couper l’accès de l’Ukraine à la mer Noire », a ajouté le haut responsable, sans préciser les sources de ces affirmations.
La mer Noire constitue une zone cruciale pour Kiev, du point de vue militaire comme économique, ainsi qu’une voie majeure pour le transport de céréales vers les pays du Sud.
« Malheureusement, ils (les Russes) ne parlent pas de paix. Ils se préparent à la guerre », a déclaré M. Palissa, alors qu’une deuxième réunion bilatérale sous médiation turque lundi n’a pas débouché sur un cessez-le-feu.
Le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, qui conduisait la délégation à Washington mercredi, a pour sa part encouragé les parlementaires américains à imposer de nouvelles sanctions pour « accroître la pression sur la Russie ».
« Il est nécessaire de créer l’atmosphère propice à ce que la Russie entre en négociations », non « pour donner un spectacle, mais pour des négociations concrètes et véritables », a déclaré M. Iermak, qui a rencontré le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio.
Le président américain Donald Trump a dit mercredi avoir eu avec Vladimir Poutine une « bonne conversation » de plus d’une heure, « mais pas une conversation qui va mener à une paix immédiate » en Ukraine.
Donald Trump avait jugé la semaine dernière que son homologue russe, avec qui il se targue d’avoir une relation privilégiée, était devenu « complètement fou », après des attaques russes meurtrières contre l’Ukraine.