L’activité maritime, qui a démarré en août 2012, « a atteint l’équilibre opérationnel en août (…), prouvant ainsi sa viabilité », a annoncé mardi l’exploitant du tunnel sous la Manche, à l’occasion de la publication de ses résultats trimestriels.
Eurotunnel avait acheté il y un peu plus d’un an les bateaux de la compagnie publique en faillite Sea France, qu’il loue depuis à la coopérative MyFerryLink mise sur pied par d’anciens salariés.
La coopérative emploie aujourd’hui 500 personnes, dont une petite centaine côté britannique.
Au troisième trimestre, Eurotunnel a dégagé un chiffre d’affaires de 309,8 millions d’euros, contre 267,9 millions d’euros un an plus tôt (montant recalculé à taux de changes constants).
La hausse de l’activité est de 16% si l’on prend en compte l’activité maritime, 7% en l’excluant.
Pour les neuf premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires augmente de 12%, à 818,4 millions d’euros.
La compagnie maritime a engendré 55 millions d’euros de chiffre d’affaires sur neuf mois, dont 25,2 millions au seul troisième trimestre.
« MyFerryLink affiche une remarquable progression passant de 1,9 million à 25,2 millions d’euros en l’espace d’un an, même si cette activité reste modeste à l’échelle du groupe », s’est félicité Eurotunnel.
Le maritime représentait ainsi au troisième trimestre 8,1% du chiffre d’affaires total du groupe.
10% du marché fret
Selon Eurotunnel, MyFerryLink a engrangé 10% de parts de marché sur le marché du fret du détroit du Pas-de-Calais avec 93.787 camions embarqués sur le troisième trimestre.
138.525 voitures et 329 autocars ont également traversé la Manche par ce biais.
La nouvelle compagnie maritime affiche pour ambition de transporter 400.000 camions sur un an, et vise 10 à 12% de parts de marché sur le trafic passager, contre 8% actuellement, avait indiqué le directeur général Jean-Michel Giguet au mois d’août.
Mais le groupe est toujours dans l’attente, côté britannique, de la décision en appel des autorités de la Concurrence, après une première décision interdisant l’accès du port britannique de Douvres aux navires de MyFerryLink.
La commission, qui craint qu’Eurotunnel ne fasse grimper les prix en s’emparant de « plus de la moitié » des liaisons Transmanche grâce à son activité maritime, préconisait aussi la revente des navires à l’une des deux compagnies concurrentes: le Danois DFDS ou le Britannique P&O.
L’autorité de la concurrence française avait, au contraire, autorisé la navigation de MyFerryLink et le tribunal de commerce a interdit la revente des ferries de l’ex-SeaFrance pour une période de cinq ans.
Par ailleurs, MyFerryLink s’est portée candidate à l’exploitation à partir du 1er janvier 2015 d’une ligne de ferry transmanche entre Dieppe (Seine-Maritime) et Newhaven (Angleterre).
En dehors de cette activité maritime, le groupe Eurotunnel explique également la croissance de son chiffre d’affaires par la reprise de l’activité en Grande-Bretagne, « qui semble se redresser plus vite que les autres économies occidentales ».
L’activité « Navettes » (transport par rail de camions et de véhicules de tourisme), coeur de métier d’Eurotunnel, a progressé de 2%, et s’établit à 363,7 millions d’euros sur neuf mois.
Les revenus en provenance de l’utilisation du réseau ferroviaire sont également en hausse, de 3% à 217,5 millions d’euros, tandis que le chiffre d’affaires d’Europorte, la compagnie de fret ferroviaire d’Eurotunnel, a progressé de 14% à 172,4 millions d’euros.
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