« A ce stade, l’interprétation (de la décision) semble laisser une possibilité de poursuivre l’exploitation du seul bateau Nord-Pas-de-Calais, comme il était prévu dans le protocole de sortie de crise » du 31 août, a indiqué le cabinet d’Alain Vidalies, assurant que « le gouvernement français restait en lien avec les autorités britanniques pour préciser les conséquences de cet arrêt ».
De même source, « dès que tous les éléments juridiques auront été reçus, le secrétaire d’Etat proposera une réunion à toutes les parties signataires du protocole, afin d’examiner les conséquences de cet arrêt ainsi que les conditions de mise en oeuvre du protocole. A priori, cette réunion pourrait se tenir dans les premiers jours du mois de janvier ».
Ces déclarations interviennent au lendemain d’un nouveau rebondissement dans le long et épineux dossier MyFerryLink. Eurotunnel a en effet annoncé mercredi avoir mis en vente son dernier navire après une décision de la Cour suprême britannique lui interdisant, selon lui, d’opérer entre Calais et Douvres.
MyFerryLink, qui a repris une partie du personnel de SeaFrance après la liquidation de cette entreprise début 2012, a cessé ses activités fin juin, mais espérait les reprendre avec le bâtiment fréteur Nord-Pas-de-Calais.
La reprise en CDI de 130 salariés pour exploiter ce navire était l’un des éléments-clé de l’accord de sortie de conflit l’été dernier.
En janvier 2015, le groupe Eurotunnel, propriétaire des trois navires exploités par MyFerryLink, avait décidé de mettre en vente son activité et ses actifs après s’être vu interdire par les autorités britanniques de la concurrence d’opérer un service maritime entre Douvres et Calais, au motif qu’elle se retrouvait en situation de monopole en étant déjà exploitant du tunnel sous la Manche.
Parmi ces actifs figuraient les ferries Rodin et Berlioz, finalement cédés à la compagnie danoise DFDS. L’accord de fin de conflit, arraché fin août dans la foulée d’une série de blocages du trafic transmanche à Calais par des marins, prévoyait au total la reprise de 402 des 487 salariés de la Scop, dont 130 pour le Nord-Pas-de-Calais.
Entretemps, la Scop SeaFrance avait obtenu que la décision des autorités de la concurrence soit cassée, mais il y avait eu un nouvel appel, et la Cour suprême britannique a fini par confirmer la première décision mercredi, « en mettant ainsi un terme définitif à la possibilité pour Groupe Eurotunnel d’opérer un service maritime entre Calais et Douvres », a affirmé Eurotunnel.
Avant l’annonce du ministère, le syndicat maritime Nord (SMN) avait souligné jeudi qu’Eurotunnel ne pouvait pas vendre le navire « Nord-Pas-de-Calais » en raison d’une décision de justice datant de 2012. Interrogé par l’AFP, Eurotunnel en est convenu mais a indiqué qu’il voulait louer le bâtiment et cherchait un repreneur.
Une assemblée générale doit avoir lieu vendredi à 11H00 à Calais suivie d’une conférence de presse. Mercredi, le secrétaire général du SMN, Eric Vercoutre, avait laissé ouverte la possibilité de bloquer le port.
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