Elle « se trouve désormais sous la responsabilité des administrateurs judiciaires désignés par le tribunal », explique Eurotunnel dans un communiqué.
Par ailleurs, un juge enquêteur a été nommé « pour obliger Eurotunnel à dévoiler sa stratégie économique », selon une source proche du dossier.
L’annonce n’est pas une surprise, et vient s’ajouter aux mauvaises nouvelles qui se sont accumulées ces derniers jours pour la Scop fondée en décembre 2011, sur les décombres de l’ex-SeaFrance filiale de la SNCF.
« On attendait ce redressement judiciaire. L’autre chose que l’on attend désormais est le contenu de la fameuse offre de DFDS, soit disant l’offre la mieux disante socialement », a réagi Thierry Haxaire, délégué syndical chez Force ouvrière.
Dès mardi, le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies avait envisagé cette possibilité, Eurotunnel ayant rendu publique sa décision de vendre, à la surprise générale, au concurrent danois DFDS deux des trois bateaux exploités par MyFerryLink et la Scop entre Calais et Douvres. Il avait indiqué avoir pris contact avec les repreneurs.
Le PDG Jacques Gounon avait alors prévenu que l’ensemble du personnel ne serait pas repris par la société danoise.
« Il leur (la Scop, ndlr) appartient à présent de définir avec DFDS les conditions de reprise des personnels », a souligné jeudi Eurotunnel, en rappelant également que les contrats d’affrètement entre sa filiale MyFerryLink et la Scop se terminent le 1er juillet à minuit.
« Maintenant, c’est l’administrateur judiciaire qui a les rênes pour trouver la meilleure solution possible. J’espère qu’il n’acceptera pas n’importe quoi » comme reprise, a soufflé M. Haxaire, « étonné de ne pas connaître déjà le contenu de l’offre de DFDS ».
Chez les 600 salariés, l’inquiétude était de mise depuis plusieurs jours, avec l’espoir que 200 emplois dans la Scop pourrait être sauvés via Eurotunnel et l’activité fret qu’il entend maintenir avec le navire non cédé, auquel devrait s’ajouter une nouvelle unité. Mais le sort des 400 autres employés est en suspens.
Eurotunnel précise que 370 salariés travaillent en CDI sur les trois navires et 106 à quai côté français, le solde correspondant à des CDD, plus quelques dizaines de salariés britanniques.
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