« La mobilisation reste complète, on continue le mouvement », a déclaré Eric Vercoutre, secrétaire général du puissant syndicat à un correspondant de l’AFP lors d’un point presse effectué à la suite d’une assemblée générale des marins de la Scop.
En revanche, il ne devrait pas y avoir de blocage du tunnel sous la Manche mercredi, comme cela a été le cas mardi, ce qui avait entraîné pendant trois heures l’interruption des navettes de ferroutage Eurotunnel et des trains Eurostar.
La situation risque se détériorer sérieusement dans la journée de jeudi.
« Demain, on bloque les autoroutes à l’accès du tunnel pendant 48 heures par différentes actions », a annoncé M. Vercoutre. « On va bloquer les autoroutes et continuer à bloquer l’économie régionale (…) Il faut que ça bouge plus pour que le président de la République prenne le dossier en main », a dit M. Vercoutre, soulignant que ces actions avaient pour finalité « de garder les navires » et de préserver « les 600 emplois ».
Vers 11 heures, on comptait 4 km de bouchons sur l’autoroute menant à Eurotunnel et la rocade permettant de rejoindre le terminal du port de Calais était fermée dans les deux sens, a indiqué le Cricr (Centre Régional d’informations et de coordination routière).
Les autorités conseillent toujours aux voyageurs de différer leur venue dans la région de Dunkerque et de Calais.
Mercredi, la Chambre de commerce et d’industrie a estimé que la grève coûtait chaque jour 300.000 euros au port de Calais. « On est pratiquement au million d’euros de pertes depuis le début des blocages », a confié une source portuaire.
La Fédération nationale des transports routiers (FNTR) a publié mercredi un nouveau communiqué évoquant une « situation chaotique ».
« Chaque jour, plus de 10.000 poids lourds transitent par le tunnel ou le port. Les entreprises spécialisées sur l’activité transmanche ou dont l’activité locale est bloquée sont dans une situation intenable », ajoute le syndicat.
Ce blocage, démarré lundi, fait suite au refus ce jour-là du tribunal de commerce de Boulogne-sur-mer d’accorder un délai supplémentaire à la Scop, alors que les contrats d’affrètement de leur navires prennent fin mercredi soir.
Eurotunnel avait annoncé la semaine dernière avoir signé avec le transporteur danois DFDS un contrat de location, avec option d’achat en 2017, de deux de ses trois navires (le Rodin et le Berlioz) à compter du 2 juillet.
DFDS Seaways a annoncé garder 202 des quelque 600 employés de la Scop SeaFrance dans son projet de reprise de deux des trois bateaux de MyFerryLink. Le troisième, employant 120 personnes, serait conservé par Eurotunnel pour le transport de fret.