Si cette solution n’était pas retenue, une nouvelle audience aurait lieu vendredi pour étudier la proposition du procureur de la République à Boulogne-sur-Mer Jean-Pierre Valensi de permettre une poursuite d’activité de la Scop de six mois supplémentaires, sans en préciser les détails.
Une nouvelle réunion en présence des parties prenantes doit avoir lieu jeudi au ministère des Transports, qui avait soumis la semaine dernière un texte prévoyant notamment la liquidation de la Scop SeaFrance, la création d’une nouvelle Scop exploitant un seul navire et la reprise au total de 380 salariés sur 487.
« Le tribunal confirme le sursis jusqu’à demain 11H00 pour décider si une nouvelle audience sera nécessaire vendredi pour examiner la proposition faite par le procureur », a indiqué à la presse le mandataire judiciaire de la Scop Alexandre Delezenne.
Celui-ci a indiqué cependant faire face à une « impasse » car d’un côté « il faut défendre le droit des salariés » de pouvoir toucher leurs salaires du mois de juillet, ce que permettrait la liquidation, et la « satisfaction des marins d’une éventuelle poursuite d’activité ».
Cependant, le versement des salaires « ne passera que par la liquidation (…) car la Scop n’a pas la trésorerie suffisante » pour les verser aux 487 salariés.
« Avec tous ces reports et délibérés, on a encore perdu trois jours », a déploré M. Delezenne.
« Il y a urgence à payer les salaires et même si Eurotunnel devait payer (les 1,2 millions réclamés par les marins, ndlr), cela ne se débloquerait pas avant plusieurs semaines », a-t-il précisé.
Dans la matinée, une assemblée générale rassemblant quelque 400 marins s’était tenue à Calais.
Les dirigeants y ont annoncé leur volonté de sauvegarder davantage d’emplois avec l’exploitation du navire Nord-Pas-de-Calais et d’un autre fréteur tout en exigeant que le concurrent danois DFDS, qui loue ses navires à Eurotunnel, arme le Berlioz avec des marins de la Scop.
Ils ont également demandé à la région et au département de garantir des aides à DFDS pour combler toute perte d’activité.
Les marins de la Scop SeaFrance, qui exploitait les trois navires de MyFerryLink, ont bloqué à plusieurs reprises depuis fin juin les trafics du port de Calais (Pas-de-Calais) et du tunnel sous la Manche pour protester contre la décision d’Eurotunnel, propriétaire des bateaux, d’affréter deux ferries au groupe danois DFDS, alors que la Scop est au bord de la liquidation judiciaire.
cor-dac/ngu/az
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