Le corps d’une femme a été retrouvé lundi matin, portant à sept le nombre de victimes de ce drame survenu samedi soir. Il a provoqué une vive colère au Liban à trois semaines des élections législatives.
Les départs de bateaux transportant illégalement des migrants, syriens, libanais ou autres se sont multipliés depuis le Liban, pays plongé dans une crise économique sans précédent. Mais les naufrages meurtriers sont rares.
Selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), au moins 84 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation partie samedi de la région de Qalamoun, au sud de Tripoli, avant de faire naufrage à trois miles nautiques (environ 5,5 km) des côtes libanaises.
« Le corps d’une femme de la famille Al-Nimr a été retrouvé aujourd’hui sur une plage de Tripoli », a déclaré à l’AFP le directeur général du port de cette grande ville du nord du Liban, Ahmed Tamer, ajoutant que les opérations de secours se poursuivaient.
Jusqu’ici, 48 personnes ont été secourues, selon l’armée libanaise. La plupart des migrants sont des Libanais, mais le bateau transportait également des réfugiés syriens et palestiniens, selon la même source.
Les circonstances du naufrage restent encore floues: des survivants accusent la marine libanaise d’avoir intentionnellement percuté leur bateau avec leurs navires, alors que les autorités affirment que le capitaine de l’embarcation a lui-même heurté les patrouilles pour tenter de s’échapper.
Selon l’ONU, au moins 1.570 personnes parmi lesquelles 186 Libanais ont quitté ou tenté de quitter illégalement le Liban par la mer de janvier à novembre 2021, la plupart espérant rejoindre l’île de Chypre, membre de l’Union européenne et située à quelque 175 kilomètres.
« La crise économique au Liban a entraîné l’une des vagues de migrations les plus massives dans l’histoire du pays », a déclaré dimanche soir Mathieu Luciano, directeur du bureau de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Liban, dans un communiqué.