Naufrage d’un bateau dans la Manche l’été dernier: la vétusté en cause

« Le naufrage du Mille Sabords est dû à la vulnérabilité de la coque (…) en polyester », une coque « âgée de 49 ans », écrit l’institution dans un rapport publié mercredi.

Un phénomène d’osmose a entraîné l’infiltration d’eau dans le polyester de la coque, selon le BEA qui précise que « ce processus est courant sur les bateaux âgés de plusieurs dizaines d’années » et a pour effet d’alourdir le bateau. Le bureau d’enquête estime à 190 kg le poids supplémentaire de la coque, qui pesait 700 kg.

Une surcharge qui « crée une diminution du franc-bord » (distance verticale entre la ligne de flottaison et le pont principal) « particulièrement préjudiciable, même par mer peu agitée, compte tenu des dimensions modestes du navire » de 4,90m, relève le rapport.

D’autres éléments, liés notamment à des modifications subies par le bateau avant son achat par son dernier propriétaire, ont accentué les problèmes, selon le rapport.

La « sortie de relativement courte durée ne constituait (…) pas une imprudence », étant donné les conditions météorologiques favorables, mais « le manque d’expérience du skipper a eu pour conséquence un excès de confiance en son navire », écrit le BEA. « Son manque d’expérience ne lui permet pas de faire face à ces deux événements perturbateurs (l’arrêt intempestif du moteur et l’entrée d’eau, NDLR) », détaille l’organisme.

Le propriétaire avait acheté le bateau d’occasion quelques mois auparavant et l’avait fait réviser dans un chantier. Il avait obtenu son permis bateau en juin 2019 et effectuait le jour du drame sa deuxième sortie.

Il a décidé de faire demi-tour 15mn après le départ car les enfants à bord avaient le mal de mer. Mais le moteur est tombé en panne et l’eau a commencé à pénétrer dans l’embarcation. Le naufrage a été très rapide. Les trois adultes ont été propulsés dans l’eau. Les enfants, âgés de 7, 9 et 13 ans, ont été piégés dans la cabine et, malgré la rapidité des secours, n’ont pu être ranimés.

Dans ses conclusions, le BEA recommande notamment à l’administration d’ajouter un module au permis bateau sur le risque d’avarie sur les navires anciens.

Une information judiciaire contre X avait été ouverte par le parquet de Coutances pour déterminer les causes et les circonstances du naufrage.

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