« Quand il y a eu une crise financière, tous les pays dont Malte ont couru aider des nations comme la Grèce. Mais là c’est une crise humanitaire, nous avons fait appel à la solidarité (européenne) et avons reçu une réponse très timide », a estimé M. Muscat.
Pour le chef du gouvernement maltais qui revenait à peine d’une visite éclair en Libye, « la situation ne peut pas être résolue avec de l’argent mais avec un engagement politique et une stratégie claire » de l’Europe.
Un navire de réfugiés pour la plupart syriens a coulé vendredi au sud de Malte et Lampedusa, faisant au moins 36 morts. Sur les 270 à 400 passagers, près de 210 ont pu toutefois être sauvés par les forces maltaises et italiennes.
La tragédie s’est produite 8 jours après un autre naufrage qui a provoqué la mort près de Lampedusa (Sicile) de 363 personnes, originaires en majorité d’Érythrée.
M. Muscat a estimé que Malte et l’Italie sont laissés seuls face à un « problème énorme » qui a de multiples aspects car les migrants sont à la fois des immigrés économiques et des personnes qui fuient la guerre, en Syrie notamment.
« Ces gens avaient une vie et un travail stables dans leur pays mais ils ne pouvaient plus y rester. Le groupe de naufragés incluait 10 médecins et un neurochirurgien », a noté M. Muscat, en estimant que « si rien n’est fait, on va continuer à repêcher des corps dans l’eau ».
M. Muscat a rendu visite à son homologue libyen Ali Zeidan pour lui « exprimer sa solidarité » après son enlèvement express, et « pour discuter de solutions pour mettre un terme à ces tragédies humaines qui sont en train de transformer la Méditerranée en cimetière ».
« Nous n’avons pas de super pouvoirs et nous avons peu de ressources en termes de navires de patrouilles et de surveillance mais il faut tenir compte du fait que nous surveillons non seulement notre frontière mais celles de toute l’Europe et l’Italie fait de même », a-t-il noté.
Le Premier ministre libyen a été cité dans un communiqué conjoint comme soulignant que les trafiquants de migrants sont « des experts » qui « savent échapper aux contrôles ». Même si, a-t-il admis, des améliorations à la surveillance des côtes et du sud libyen peuvent être apportées grâce à un meilleur entraînement, un soutien technologique et un accès au réseau satellitaire européen.