« Faites ce qu’il faut pour que l’on puisse savoir ce qui s’est passé », a déclaré Dominique Launay à l’adresse du ministre de la Défense et président de la région Bretagne, lors d’une cérémonie qui s’est déroulée devant la stèle des Péris en mer du cimetière de Loctudy (Finistère).
« Le ministre de la Défense en a les possibilités, il en a les moyens », a ajouté M. Launay à l’AFP. « On demande juste à connaître la cause, on ne demande même pas à connaître le nom du sous-marin. On sait que, dans le domaine maritime, il y a des secrets qu’on ne peut pas dévoiler ».
Les proches des victimes pensent que, le 15 janvier 2004, le chalutier a été envoyé par le fond par un sous-marin qui se serait pris dans ses filets lors de manoeuvres internationales impliquant des sous-marins de plusieurs nationalités, y compris francaise, qui se déroulaient dans le secteur du naufrage.
En France, la justice a conclu le 13 mai à Rennes à un non-lieu, suscitant la colère des familles.
Dimanche, la députée du Finistère Annick Le Loch (PS) est venue apporter son soutien aux familles et à l’association. « Je comprends le secret défense dans une certaine mesure, un Etat ne peut pas tout dévoiler. Mais, malgré tout, la vérité doit être faite », a déclaré Mme Le Loch à l’AFP.
La députée avait interpellé Jean-Yves Le Drian en 2014, expliquant que la perspective d’un non-lieu était « insupportable », et demandant au ministre de la Défense de « prendre des initiatives en direction de ses homologues des Etats membres de l’Otan concernés ».
M. Launay a rappelé que les familles espéraient beaucoup de la procédure en cours actuellement devant le tribunal britannique de Truro (Cornouailles). Spécifique à l’Angleterre et aux Pays de Galles, l’enquête judiciaire ou « inquest » est une procédure visant à déterminer les circonstances de la mort, mais il y a ni accusé, ni condamnation.
Deux des corps avaient été retrouvés sur le territoire britannique, d’où l’intérêt de la justice britannique.
« Nous espérons, pourquoi pas, des faits qui pourraient permettre une réouverture de l’instruction en France », a précisé le président de SOS Bugaled Breizh.