Les deux hommes, de nationalité azerbaïdjanaise et jugés en leur absence, ont été reconnus coupables d’homicide involontaire, délit de fuite et omission de porter secours à personne en danger. Ils avaient continué leur route sans s’arrêter après la collision.
L’armement turc du vraquier, poursuivi en tant que personne morale et contre qui 300.000 euros d’amende avait été requis, a en revanche été acquitté.
Dans la nuit du 16 au 17 août 2007, le caseyeur de Roscoff (Finistère) et le cargo battant pavillon des îles Kiribati étaient entrés en collision à 60 milles nautiques (110 km) au nord de l’île d’Ouessant, dans les eaux internationales.
L’Ocean Jasper avait poursuivi sa route sans alerter les secours, malgré un trou dans sa coque que l’équipage s’était empressé de réparer. Le patron du bateau de pêche, Bernard Jobard, avait péri noyé, tandis que les six autres marins avaient pu être secourus.
Le 15 novembre, au terme d’une audience de trois jours au cours de laquelle les marins rescapés avaient témoigné avec beaucoup d’émotion du « choc » subi la nuit du drame, le parquet avait requis cinq et quatre ans de prison à l’encontre du capitaine et de son second. Les deux hommes sont sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis mai 2011.
Le parquet avait requis la peine maximale à l’encontre du capitaine Rafik Agaev, jugeant qu’il était le « représentant légal » de l’armateur à bord du navire, même si au moment de la collision il n’était pas à la barre.
A l’encontre de son second, Aziz Mirzoyev, censé être de quart la nuit du drame, il avait requis 4 ans, jugeant que sa responsabilité était moindre, dans une certaine mesure, mais qu’il avait cependant fait preuve d’un « défaut de veille » manifeste.
Les deux hommes ont également été condamnés par le tribunal à une interdiction à vie de commander un bateau de plus de 500 tonneaux.