Au moins un enfant a péri quand l’Esther Miracle, un navire mixte de transport de passagers et de fret qui reliait Libreville au port pétrolier de Port-Gentil a coulé en pleine nuit à quelques encablures des côtes. Le bilan livré le jour même par le gouvernement évoquait 28 disparus sur les 151 occupants, passagers et équipage.
Depuis jeudi soir, deux naufragés ont été retrouvés vivants et le corps d’une personne a été repêchée car, à la mi-journée vendredi, le ministre des Transports Brice Constant Paillat a annoncé sur la chaîne de télévision publique Gabon Première que trois personnes pour l’heure ont péri dans la tragédie.
« Vingt-cinq personnes disparues continuent d’être recherchées et 123 ont été secourues, dont 73 ont regagné leur domicile et 50 sont toujours en observation » dans des hôpitaux, a précisé M. Paillat, en insistant: « les opérations de recherche se poursuivent en mer ». Le ministre n’a pas précisé dans quelles circonstances deux naufragés ont pu être secourus depuis la veille ni où le corps sans vie a été retrouvé.
Les chances de retrouver des survivants plus de trente heures après la tragédie s’amenuisent. « Si, à la tombée de la nuit, nous n’avons retrouvé personne il faudra malheureusement considérer qu’il y a de fortes chances que les disparus soient décédés », avait déjà estimé pour l’AFP jeudi après-midi le procureur de la République de Libreville, André Patrick Roponat.
Sur instruction du président Ali Bongo Ondimba, le gouvernement se réunit spécialement vendredi matin sur le cas de ce naufrage tragique, a indiqué la présidence à l’AFP.
Dans l’attente des conclusions d’une enquête ouverte jeudi sur les causes du naufrage, le gouvernement a suspendu à titre conservatoire les voyages de nuit jusqu’au 31 mars au moins pour tous les navires de passagers et ordonné un « audit de toutes les unités navales dédiées au transport de passagers » dans le pays.
Le navire, dont on ignore la date de construction – la compagnie privée propriétaire, Royal Cost Marine (RCM), ne répond pas aux appels – et qui avait été acheté et inauguré sur cette ligne en novembre dernier, transportait « 134 passagers adultes, quatre enfants de moins de six ans, 10 membres d’équipage et trois agents des forces de défense », selon le gouvernement.
La très grande majorité des rescapés portaient des gilets de sauvetage parmi les dizaines que l’AFP a vu débarquer à Libreville jeudi matin de pirogues de pêcheurs, d’un patrouilleur de l’armée et d’une grande barge d’une compagnie de logistique pétrolière qui croisait non loin du naufrage, venus à leur secours.