Cette audience, annoncée par un communiqué de la juridiction qui siège à Hambourg, dans le nord de l’Allemagne, va être consacrée aux mesures provisoires que réclament les Pays-Bas, dans l’attente de la constitution d’un tribunal arbitral sur le fond de l’affaire.
L' »Arctic Sunrise », le navire de Greenpeace battant pavillon néerlandais – l’organisation écologiste Greenpeace International étant de droit néerlandais -, a été arraisonné fin septembre par les garde-côtes russes en mer de Barents après que des membres de l’équipage eurent abordé une plate-forme pétrolière.
Dans le cadre des mesures provisoires attendues par les Pays-Bas, il est demandé au tribunal de faire en sorte que la Russie « libère immédiatement les membres de l’équipage de +l’Arctic Sunrise+ », qu’elle « autorise immédiatement +l’Arctic Sunrise+ à être réapprovisionné, à quitter son lieu d’immobilisation ainsi que les zones maritimes sous la juridiction de la Fédération de Russie et à exercer sa liberté de navigation ».
La Russie, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne participerait pas à cette procédure devant le tribunal, tout en soulignant qu’elle restait « ouverte à un règlement de cette situation ».
Interrogé par l’AFP, le service de presse du tribunal a indiqué qu’une décision était attendue « dans un délai d’un mois ».
Lors de leur arrestation, les 30 membres d’équipage du navire, parmi lesquels 26 ressortissants étrangers, placés en détention à Mourmansk (nord-ouest de la Russie), tentaient de déployer une banderole dénonçant les risques écologiques liés à l’extraction du pétrole en mer de Barents.
Depuis jeudi, les membres d’équipage ne sont plus accusés de « piraterie » par les autorités russes, comme c’était le cas auparavant, mais de « hooliganisme », un changement qui pourrait relever d’une stratégie visant à éviter un procès devant une juridiction internationale.
La Russie a fait du développement de l’Arctique, une immense zone regorgeant de ressources en hydrocarbures qui n’a pour l’instant pas encore été exploitée, une priorité stratégique. Greenpeace dénonce des risques décuplés pour un écosystème particulièrement fragile.