« C’est une réaction de stupéfaction et de scandale », a déclaré à l’AFP Jean-Marc Perez, secrétaire adjoint FO, syndicat minoritaire chez STX, qui sous-traite la construction des deux bâtiments Mistral pour le compte de DCNS.
« Si l’annonce du président se concluait par l’arrêt de la construction, ce seraient des centaines d’emplois qui seraient mis en difficulté aussi bien chez STX que chez les sous-traitants. C’est inacceptable, intolérable », a-t-il ajouté.
Les conditions pour que la France autorise la livraison du premier des deux navires de guerre Mistral à la Russie « ne sont pas à ce jour réunies » compte tenu de l’aggravation de la situation en Ukraine, a déclaré l’Elysée mercredi.
Si la construction de ce premier navire est presque achevée (le bâtiment devait être livré en octobre), le deuxième navire est en cours d’assemblage à Saint-Nazaire.
Interrogé pour savoir s’il comprenait les raisons politiques de la suspension de la vente, M. Perez a répondu: « Ce qu’on comprend très bien, c’est l’emploi des salariés ».
« C’est une nouvelle démonstration que les décisions prises par le gouvernement ont des conséquences pour les salariés », a-t-il dit.
« C’est une décision qui pouvait arriver à tout moment », a commenté de son côté un responsable de la CFDT-STX, Johan Jardin. « On ne peut que la regretter, mais on peut aussi la comprendre », vu le contexte international et la situation en Ukraine.
« Quel impact ça aura »? s’est demandé M. Jardin. « Nous, on n’est que sous-traitants. On va livrer le navire à la DCNS et on verrra ce qu’elle va faire ».
« La question qui se pose porte sur ce qui va être décidé pour le deuxième » Mistral, a poursuivi le responsable de la CFDT, deuxième syndicat chez STX après la CGT. « Maintenant se pose la question +qui va payer le bâtiment+ ».
En tout état de cause, le président « n’a pas annoncé qu’il stoppait » sa construction, a pointé M. Jardin, selon lequel le bâtiment « est sur cale. « Il faut continuer la construction pour libérer la cale ». Cependant, « il faut que la DCNS nous dise si on continue ou pas ».
Le contrat avec la Russie, portant sur deux porte-hélicoptères BPC (Bâtiment de projection et de commandement), a été signé en 2011 pour 1,2 milliard d’euros.
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