Bissau dénonce « l’utilisation de la force par la marine sénégalaise lors de l’arraisonnement » le 4 janvier du chalutier russe Oleg Naïdenov et « exige des autorités sénégalaises des explications », selon ce communiqué du gouvernement bissau-guinéen.
« De tels actes constituent une violation flagrante des lois internationales et nuisent au climat de paix et de bon voisinage entre nos deux pays frères » voisins, ajoute le texte.
« Le navire russe pêchait avec une licence bissau-guinéenne dûment établie par le ministère bissau-guinéen de la Pêche », affirme Bissau.
Deux Bissau-Guinéens, membres de l’équipage, ont été « sérieusement blessés » lors de l’arraisonnement tandis que les autres occupants du bateau « ont été malmenés » par la marine sénégalaise, a affirmé samedi un responsable du ministère de la Pêche bissau-guinéen.
Le navire se trouvait, selon lui, dans les eaux bissau-guinéennes au moment de son arraisonnement.
Le gouvernement bissau-guinéen a également annoncé la mise sur pied d’une commission d’enquête sur cette affaire.
L’Oleg Naïdenov, un chalutier industriel de 120 mètres de long, immatriculé à Mourmansk (nord-ouest de la Russie), a été arraisonné le 4 janvier par un commando sénégalais au large de la Guinée-Bissau et convoyé à Dakar où il a été placé sous séquestre.
Son équipage, retenu à bord, est composé de 62 Russes et 20 citoyens de Guinée-Bissau, selon l’agence russe Ria Novosti.
Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, a affirmé vendredi à la presse que son pays avait « fourni » à la Russie tous les éléments juridiques expliquant l’arraisonnement du bateau russe que Dakar accuse de pêche illégale dans ses eaux.
« Nous ne pouvons pas accepter, malgré nos moyens limités, que nos ressources halieutiques continuent d’être pillées par des bateaux pirates », avait-il indiqué.
M. Ndiaye avait également affirmé que le propriétaire du chalutier russe était « prêt à payer l’amende » demandée par Dakar.
Le ministre sénégalais de la Pêche et de l’Economie maritime, Haïdar El-Ali, avait indiqué le 5 janvier qu’il comptait obtenir la saisie du navire et de sa cargaison, et la condamnation de l’exploitant à une amende de 400 millions de francs CFA (près de 600.000 euros).
La Russie a exigé jeudi du Sénégal la levée du séquestre du navire, et la libération de l’équipage.
« Le navire est toujours au port (de Dakar) et est gardé par des gendarmes mais les membres de l’équipage ne sont pas interdits de mouvement », a déclaré samedi soir le responsable de la direction de la protection et de la surveillance des pêches sénégalaises, Cheikh Sarr, s’exprimant sur la Radio Futurs médias (RFM, privée sénégalaise).
Il a aussi indiqué que « le capitaine du navire et quatre marins bissau-guinéens » avaient été examinés par deux médecins et qu’ils ne souffraient « d’aucune maladie ou blessure ».