Le 3 janvier, les rebelles, qui contrôlent une bonne partie du territoire du Yémen, ont capturé le bateau « Rwabee » au large de Hodeida, dans l’ouest de ce pays ravagé par la guerre, assurant qu’il transportait du matériel militaire.
L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont dénoncé un acte de « piraterie » contre un navire civil, ces deux pays du Golfe intervenant militairement au Yémen depuis 2015 pour soutenir les forces progouvernementales contre les Houthis, des insurgés proches de l’Iran.
« Il s’agit d’une dangereuse escalade contre la sécurité de la navigation maritime en mer Rouge », a affirmé Lana Nusseibeh, représentante permanente des Emirats auprès des Nations unies.
La diplomate émiratie a appelé à « l’adoption d’une position ferme » du Conseil de sécurité de l’ONU, devant lequel elle s’exprimait et dont son pays est actuellement membre non permanent.
Il s’agit de la première réaction officielle d’Abou Dhabi, dix jours après la saisie du Rwabee qui avait provoqué l’ire de la coalition militaire au Yémen dirigée par l’Arabie saoudite, et dont les Emirats font partie.
La coalition a menacé de cibler les ports de Hodeida, d’où les rebelles organisent, selon elle, des activités militaires ou de piraterie avec l’aide de l’Iran, grand rival régional de l’Arabie saoudite.
Les ports de Hodeida font l’objet d’un accord de démilitarisation, cette région méridionale étant essentielle pour les importations et l’entrée de l’aide internationale dans un pays confronté à l’une des pires crises humanitaires au monde.
La mer Rouge représente aussi une voie maritime importante pour le commerce international, notamment pour le transport du pétrole venant de plusieurs pays du Golfe.
La saisie du navire émirati intervient dans un contexte de recrudescence des violences au Yémen, la coalition ayant multiplié les raids ciblant les rebelles Houthis et les forces progouvernementales menant une offensive au sol pour reprendre des territoires raflés par les insurgés.
L’ONU, qui a appelé plusieurs fois à la « désescalade », tente en vain de mettre fin à une guerre qui a tué 377.000 personnes, une large majorité victime des conséquences indirectes des combats, tels que la faim, les maladies et le manque d’eau potable.