Depuis le début de l’année, 29.000 personnes, dont 2.500 au cours de la seule semaine dernière, ont demandé l’asile dans ce pays de 5,2 millions d’habitants.
Minoritaires au Parlement, les partis au pouvoir, conservateurs et droite populiste anti-immigration, ont conclu un accord avec leurs alliés du centre et avec l’opposition travailliste pour tenter de dissuader les nouvelles arrivées, leur assurant une très large majorité.
Selon ce texte, le gouvernement devra aligner les prestations sociales versées aux demandeurs d’asile sur celles des pays voisins afin qu’elles ne soient pas trop attrayantes, accélérer le traitement de certains dossiers et le renvoi des personnes déboutées, limiter l’accès aux permis de séjour permanents, et durcir les conditions de regroupement familial pour ceux qui ont le droit de résidence.
Membre de l’espace Schengen mais pas de l’Union européenne, le pays scandinave cherche aussi, à travers les médias, à décourager les nouveaux arrivants, notamment ceux de plus en plus nombreux qui empruntent la « route de l’Arctique » via la Russie.
D’autres pays nordiques suivent la même tendance, le Danemark surtout qui a la politique la plus restrictive, la Finlande où un parti anti-immigration est aussi au pouvoir, et même la Suède qui va se montrer moins généreuse.
Signe que le flot ne devrait pas se tarir, l’Office norvégien de l’immigration a indiqué jeudi qu’il conviendrait de trouver 100.000 places d’hébergement d’ici à la fin 2016. « La situation est critique en matière de création de places d’accueil », a déclaré son directeur, Frode Forfang.
Ayant bâti sa prospérité sur les hydrocarbures, la Norvège subit de plein fouet le recul du prix du pétrole et cherche à reconvertir son économie où le taux de chômage a atteint 4,6% en août, son plus haut niveau depuis dix ans.