Vitali Roustanov, 50 ans, avait été arrêté mercredi dans l’Arctique au poste-frontière de Storskog, seul point de passage entre la Norvège et la Russie, tandis qu’il tentait de rentrer en Russie avec deux drones et des équipements de stockage numérique.
Vendredi, un juge du tribunal de Vadsø l’a placé en détention provisoire pour deux semaines conformément à ce que demandait la police.
« Il y a (…) des raisons de croire que le prévenu essaiera d’échapper aux poursuites judiciaires s’il n’est pas placé en détention provisoire », a estimé le magistrat, faisant valoir que l’intéressé disposait de papiers d’identité russes et israéliens.
De la décision de justice vue par l’AFP, il ressort que M. Roustanov, en Norvège depuis août, a reconnu avoir fait voler les drones « dans tout le pays ». Il disposait de 4 téraoctets de photos et vidéos, dont certains cryptés.
Comme les autres pays occidentaux, la Norvège a interdit le survol de son territoire aux personnes et entités russes en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La violation de ces sanctions est passible de trois ans de prison.
Cet épisode survient alors que des vols mystérieux de drones ont été signalés près des installations énergétiques de la Norvège, y compris à proximité de ses plateformes pétro-gazières en mer.
Ces signalements ainsi que le sabotage présumé des gazoducs Nordstream 1 et 2 en mer Baltique voisine ont conduit le pays, désormais plus gros fournisseur de gaz à l’Europe après la réduction des livraisons russes dans le sillage de la guerre en Ukraine, à renforcer la sécurité autour de ses installations.
Selon les médias norvégiens, un nouveau vol de drone près de l’unité de traitement du gaz de Kårstø (sud-ouest) a été observé jeudi soir. La police, qui n’a toujours pas identifié le ou les responsables, a sollicité l’aide de la population.