« Les océans continuent de se réchauffer à l’échelle mondiale », concluent les auteurs dans un article publié par le journal Advances in atmospheric sciences. « La montée inexorable des températures océaniques est le résultat inévitable d’un déséquilibre énergétique de la Terre, associé en premier lieu à une concentration croissante de gaz à effet de serre », écrivent les 24 chercheurs, issus notamment d’universités américaines, chinoises et italiennes.
Les océans absorbent en effet plus de 90% de l’excès de chaleur provoqué par les gaz à effet de serre émis par l’activité humaine.
« La tendance au réchauffement mondial est tellement régulière et robuste que des records annuels continuent d’être établis chaque année », soulignent-ils.
Ils ont ainsi établi que la chaleur totale contenue dans les océans entre la surface et 2.000 mètres de profondeur a atteint un nouveau « record » l’an dernier, avec l’addition d’environ 10 zettajoules en 2022.
Dix zettajoules correspondent à un joule, qui mesure une quantité de chaleur, avec 22 zéros derrière. Ce chiffre équivaut à environ 100 fois la production d’électricité dans le monde l’an dernier.
Ce phénomène s’accompagne également d’une augmentation de la salinité et de la stratification (la séparation de l’eau en différentes couches) des océans.
Ces deux phénomènes peuvent altérer les échanges de chaleur, de carbone et d’oxygène entre les océans et l’atmosphère, affectant par ricochet la vie marine et les cycles de l’eau.
« Le réchauffement mondial se poursuit et se manifeste par une chaleur record dans les océans mais aussi par des extrêmes en termes de salinité », a commenté Lijing Cheng, l’auteur principal de l’étude. « Ce dernier point souligne le fait que les zones salées deviennent de plus en plus salées », explique-t-il.
« Les océans absorbent l’essentiel de la chaleur causée par les émissions de CO2 de l’humanité », a rappelé Michael Mann, professeur à l’université de Pennsylvanie et co-auteur de l’étude.
« Ce réchauffement va se poursuivre jusqu’à ce que nous atteignions la neutralité carbone et nous allons ainsi continuer à battre des records de chaleur contenue dans les océans », a-t-il prédit.
« Une meilleure prise de conscience et connaissance des océans forment la base des actions pour combattre le changement climatique », estime le chercheur.