« Nous avons franchi un pas décisif », a déclaré aux journalistes Manuel Valls au côté d’Eric Thiers, le conseiller spécial du Premier ministre, peu avant leur départ de l’archipel à l’issue de la dernière séquence de dialogue organisée avec les principales formations politiques calédoniennes.
« L’objectif de la prochaine réunion doit nous amener à parvenir à un accord global sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie », a ajouté le ministre des Outre-mer précisant qu’elle s’ouvrirait le 29 avril.
Selon lui, les futures négociations s’appuieront sur le projet d’accord transmis aux délégations le 30 mars, dont le contenu n’a pas été dévoilé mais qui fixe plusieurs axes comme les modalités d’une autodétermination de la Nouvelle-Calédonie, la répartition des compétences régaliennes, la gouvernance locale, la citoyenneté calédonienne ou encore le corps électoral.
Une « déclaration commune des parties engagées dans les discussions », transmise aux médias par le ministère des Outre-mer, précise que l’ensemble des partenaires politiques calédoniens se sont accordés sur ces points et sur « la nécessité d’engager des négociations » à partir du 29 avril.
Selon Manuel Valls, le contexte économique et social du territoire, marqué par les conséquences des émeutes de 2024 qui ont causé plus de deux milliards d’euros de dégâts, a fortement influé sur les échanges.
» La situation économique et sociale, les problèmes de santé, de logement, obligent tout le monde à ce sursaut « , a-t-il estimé.
D’ici la prochaine séquence, les échanges se poursuivront par visioconférences entre les délégations indépendantistes, loyalistes et l’État. Le gouvernement jouera un rôle de coordination et veillera au respect de la méthode, ont précisé MM. Valls et Thiers.
Les formations politiques locales disposeront du temps nécessaire pour consulter leur base. Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principale alliance indépendantiste, doit notamment organiser rapidement un congrès pour obtenir un indispensable mandat de négociation.
Malgré des désaccords persistants, Manuel Valls s’est montré prudemment optimiste. » Je crois que l’accord est possible cette fois-ci « , a-t-il déclaré, se défendant de toute naïveté.
Il a précisé que l’accord visait à garantir une période de stabilité pour le territoire, avant que le droit à l’autodétermination de l’archipel français du Pacifique puisse s’exercer à nouveau. Les Calédoniens seraient appelés à valider tout éventuel accord et « seront les seuls décideurs à la fin », a-t-il ajouté.