Le Palika et l’Union progressiste mélanésienne (UPM), membres fondateurs du FLNKS, estiment que les conditions ne sont pas réunies pour garantir la tenue de débats apaisés au congrès prévu vendredi et samedi à Koumac (nord).
Charles Washetine, l’un des responsables du Palika, a expliqué à l’AFP que son parti attendait un « congrès de clarification » entre les quatre composantes du Front sur des sujets comme son projet politique, son organisation ou encore la place en son sein de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT).
« La priorité est aujourd’hui de prendre conscience de la gravité de la situation, de trouver des solutions à la crise dans laquelle nous sommes et d’arriver à réamorcer les discussions », a déclaré à l’AFP Charles Washetine.
« L’unité ne se décrète pas, il y a des conditions, un projet politique et des stratégies qui doivent être partagées », a-t-il ajouté.
Dans un communiqué Victor Tutugoro, président de l’UPM, a lui déploré « l’absence de débat sur la stratégie de fond que le FLNKS devra poursuivre » dans sa lutte pour l’indépendance.
Le rôle de la CCAT, le groupe accusé par le gouvernement d’avoir orchestré les émeutes depuis le 13 mai, est notamment au coeur des dissensions. La CCAT a été créée par l’Union calédonienne, principale composante du FLNKS, mais le Palika a toujours été plus réservé face à ce mouvement.
Symbole de ces tensions, le président Palika de la province Nord Paul Néaoutyine a étrillé la CCAT dans un communiqué diffusé samedi.
Il a estimé que la mort d’un jeune le 15 août, tué dans des affrontements avec les gendarmes, relève « de la responsabilité des relais CCAT concernés ainsi que de leurs donneurs d’ordre qui se couvrent du drapeau Kanaky (nom indépendantiste de la Nouvelle-Calédonie) et usurpent le sigle FLNKS dans une +stratégie du chaos+ décidée par une seule composante du FLNKS ».
Un report du congrès du FLNKS n’est pas envisagé, a assuré à l’AFP Laurie Humuni, secrétaire générale du Rassemblement démocratique océanien (RDO), en charge de l’animation du bureau politique du FLNKS, estimant qu’il était « important de le maintenir ».