Paris, 15 mai 2024 (AFP) – Emmanuel Macron a averti mercredi qu’un Congrès serait réuni « avant la fin juin » pour entériner une révision constitutionnelle contestée sur la Nouvelle-Calédonie si indépendantistes et loyalistes ne trouvent pas un accord sur un texte plus global, tout en appelant au « calme » dans l’archipel. « Il s’agira, collectivement et en responsabilité, de trouver un accord qui dépasse le seul dégel (du corps électoral, ndlr) et tienne compte du chemin parcouru et des aspirations de chacun », écrit le chef de l’Etat dans un courrier invitant les représentants calédoniens à des discussions avec le gouvernement à Paris.
« En l’absence de cet accord, que je continue d’appeler de mes vœux, et qui est souhaitable à tous égards pour les Calédoniens, le Congrès se réunirait avant la fin juin », ajoute-t-il.
Après le Sénat, l’Assemblée nationale a adopté à son tour dans la nuit de mardi à mercredi la révision constitutionnelle réformant le corps électoral du scrutin provincial de Nouvelle-Calédonie, sur fond d’émeutes à Nouméa contre ce texte. Dans son courrier, Emmanuel Macron a condamné le « caractère indigne et inacceptable » des violences.
Le corps électoral actuel se limite essentiellement aux électeurs inscrits sur les listes pour une précédente consultation en 1998 et à leurs descendants, excluant de facto les résidents arrivés après 1998 et de nombreux natifs.
Emmanuel Macron précise avoir demandé au Premier ministre Gabriel Attal et au ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin de recevoir les « représentants des forces politiques indépendantistes et non indépendantistes à Paris ».
Le Premier ministre et le ministre « fixeront une date dans les prochaines semaines », poursuit-il. Le souhait, côté exécutif, est que la rencontre puisse se faire le plus rapidement possible.
« Dès à présent, ils se tiennent à votre disposition pour organiser votre venue à Paris et pour créer les conditions d’un dialogue qui engage les uns et les autres », souligne le chef de l’Etat.
Si un accord est trouvé pour une révision constitutionnelle plus large, un « nouveau projet de loi constitutionnelle » sera déposé par le gouvernement, précise Emmanuel Macron.
Les discussions pourront notamment porter sur l’organisation de l’autodétermination future et sur la répartition des compétences entre les provinces et le gouvernement de Nouvelle-Calédonie.