Le ministre des Outre-mer a relancé, lors d’une visite dans l’archipel du 22 février au 1er mars, les discussions, au point mort depuis le troisième référendum de décembre 2021, boycotté par les indépendantistes.
Les responsables politiques ont toutefois affiché des réserves concernant le document fourni par l’État comme base de négociations. Les divergences restent profondes.
Les Loyalistes ont exprimé, lors d’une conférence de presse mercredi, des critiques vis-à-vis de la synthèse préparée par l’État et rendue publique le 28 février, au terme de la visite de M. Valls.
« Ce document n’est pas le nôtre, il reflète la vision du ministre et ne nous engage pas », a souligné Virginie Ruffenach, vice-présidente des LR.
Sonia Backès, la présidente de la province Sud et cheffe de file des Loyalistes, a, pour sa part, souligné qu' »il n’y (aurait) pas de concessions unilatérales ».
Elle a également rappelé trois éléments fondamentaux : la définition d’un statut définitif qui tienne compte du résultat des trois référendums qui ont rejeté l’indépendance (le troisième est toujours contesté par les indépendantistes), l’égalité de tous les citoyens calédoniens ainsi que la stabilité économique et institutionnelle pour assurer la reconstruction de l’archipel.
« Jamais nous ne pourrons accepter de signer un compromis politique ou un accord que ce soit l’indépendance, l’indépendance-association, ou même une trajectoire vers l’indépendance-association », a résumé Nicolas Metzdorf, député EPR.
A la suite d’une convention du FLNKS, organisée le 4 mars à Dumbéa afin de définir leur position, les indépendantistes ont aussi indiqué, dans un communiqué, que le « document n’engage que l’État », tout en précisant que « la trajectoire vers la pleine souveraineté doit être assumée par la puissance administrante ».
Le FLNKS annonce poursuivre les discussions, mais conditionne l’ouverture des négociations à plusieurs exigences, dont la présence de son président, Christian Tein, actuellement en détention provisoire dans l’Hexagone.
Le Front demande également la sécurisation de l’avancée des discussions, s’inquiétant de l’instabilité politique et des risques de censure du gouvernement.
Le FLNKS fait enfin savoir qu’il a adressé une demande formelle au comité spécial de la décolonisation des Nations unies pour bénéficier d’une supervision des discussions et des négociations.
Depuis le 4 mars, les deux camps ont entamé des campagnes de terrain afin d’échanger avec la population et expliquer le contenu du document avant le retour du ministre des Outre-mer.