« Pour le moment, nous n’avons fait que poser nos affaires sur la table », a déclaré Aloisio Sako, membre du bureau politique du FLNKS, lors d’une conférence de presse.
Depuis fin février, le FLNKS participe aux discussions menées à Nouméa sous l’égide du ministre des Outre-mer, Manuel Valls, mais refuse de parler de « négociations », estimant que le processus en est encore au stade des échanges préliminaires.
Au cours de la conférence de presse, les représentants du Front ont indiqué que le FLNKS réunirait ses membres en convention le 26 avril pour décider de sa participation ou non à la troisième séquence de pourparlers, soit quelques jours avant la venue de Manuel Valls, attendu le 29 à Nouméa.
Lors de la deuxième séquence de discussions, de fin mars à début avril, Manuel Valls a remis aux participants un projet d’accord qui doit servir de base de travail dans l’optique d’arriver à un compromis « si possible fin avril », avait-il indiqué avant de quitter Nouméa.
Mais pour le FLNKS, le document présenté ne répond pas aux attentes. « Il ne traduit qu’un lien d’appartenance encore plus fort à la France », a dénoncé Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne, regrettant l’absence de calendrier pour le transfert des compétences régaliennes et de « garantie pour exercer notre droit à l’autodétermination ».
« L’État français continue d’avoir à notre égard une attitude paternaliste, et conforte la pensée coloniale que les Kanak ne sont pas capables de gérer leur pays par eux-mêmes », a poursuivi M. Fochi, également membre du bureau politique du FLNKS.
Le responsable indépendantiste s’est également inquiété du « renforcement du pouvoir des provinces » prévu selon lui dans le projet, une orientation « à contre-courant des convictions » du FLNKS.
Autre sujet de crispation: la question du corps électoral, repoussée « à une date ultérieure » dans le texte de travail. C’est la modification de ce corps électoral, engagée unilatéralement par l’Etat en 2024, qui avait déclenché une vague de violences l’an passé.
Ces émeutes avaient fait 14 morts et causé plus de deux milliards d’euros de dégâts dans l’archipel. L’État souhaite désormais conclure un accord avec l’ensemble des forces politiques afin d’organiser les élections provinciales, reportées sine die, d’ici la fin de l’année.