Au terme de deux jours de discussions organisées à la tribu de Saint-Louis, fief de son président Christian Tein, à l’occasion de son 44e congrès annuel, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a décidé l’envoi d’une délégation à Paris, à l’invitation du Premier ministre François Bayrou.
Mais il s’agira uniquement d’une « rencontre en bilatérale avec l’État, afin de se mettre d’accord sur le calendrier, la méthode, avant des négociations qui devront se tenir en Nouvelle-Calédonie pour un accord conduisant à l’indépendance, qui devra être signé au plus tard le 24 septembre 2025 », a déclaré Dominique Fochi, membre du bureau politique, lors d’une conférence de presse.
« Pour ces discussions, la présence de notre président est indispensable », a-t-il précisé.
Interpellé le 19 juin, Christian Tein a été placé en détention provisoire et envoyé en métropole le 23 juin à la prison de Mulhouse, à 17.000 kilomètres de la Nouvelle-Calédonie.
Le militant indépendantiste, placé par l’Union calédonienne (composante du FLNKS) à la tête de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) pour organiser la mobilisation contre une réforme électorale accusée de marginaliser la population autochtone kanak, est accusé par l’État d’avoir coordonné les émeutes qui ont éclaté le 13 mai.
Ces violences ont entraîné la mort de 14 personnes, dont 11 militants indépendantistes et deux gendarmes, et ont fait au moins 2 milliards d’euros de dégâts. Christian Tein conteste en avoir été l’instigateur.
Le militant avait été désigné président du FLNKS lors d’un congrès extraordinaire fin août, alors qu’il était déjà en détention provisoire.
La présidente de la province Sud de la Nouvelle-Calédonie, Sonia Backès, a d’ores et déjà indiqué qu’elle refusait de « discuter avec Christian Tein sous bracelet électronique ».
Dans son discours de politique générale, le 14 janvier, le Premier ministre François Bayrou avait déclaré qu’il inviterait les forces politiques calédoniennes en vue de discussions devant aboutir à un accord sur l’avenir institutionnel de l’archipel océanien avant fin mars 2025.