« Il ne s’agit pas de trouver un accord à tout prix, mais un accord qui tienne compte de la réalité économique », a plaidé auprès de l’AFP la présidente du Medef-NC Mimsy Daly.
Selon elle tout accord politique devra intégrer « un volet économique et social » et des « réformes structurelles » sur la fiscalité, la dépense publique ou l’organisation institutionnelle du territoire.
Aux côtés de David Guyenne, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), elle a alerté sur la gravité de la situation depuis les émeutes de mai 2024: « 11.000 emplois ont été détruits en un an, soit près de 16% du secteur privé », a-t-elle rappelé, jugeant « effrayante » la rapidité avec laquelle la situation se dégrade.
« Il faut qu’on organise dès maintenant la reconstruction, mais pas seulement celle des bâtiments: celle du modèle économique, fiscal et budgétaire, a martelé M. Guyenne. Et nous avons besoin de temps, beaucoup de temps pour le faire. »
« Un des messages partagés, c’est qu’on ne veut plus se retrouver dans la situation qui nous a menés au 13 mai. Plus jamais ça », a-t-il ajouté.
Les deux responsables souhaitent « éviter les dates butoir » mais plaident pour une méthode claire, fondée sur des « objectifs atteignables », alors que le président de la République Emmanuel Macron a suggéré une période de transition de 15 à 20 ans avant un éventuel « referendum de projet » pour l’avenir institutionnel du territoire.
« Il y a un enjeu, aller conquérir une autonomie économique et financière qui nous semble un préalable à une autonomie politique plus grande », a résumé Mme Daly.
Dans un territoire où 32% des adultes n’ont aucune qualification et 18% sont en situation d’illettrisme, des inégalités qui touchent principalement les jeunes kanak et wallisiens, « la reconstruction doit aussi inclure la jeunesse et le vivre-ensemble », souligne David Guyenne.
Le sommet convoqué par Emmanuel Macron a débuté mercredi à Paris et se poursuit ce week-end à Bougival (Yvelines). Il réunit élus calédoniens, forces politiques locales et partenaires socio-économiques, dans un contexte de crise majeure après les émeutes de mai 2024 qui ont fait 14 morts et causé plus de deux milliards d’euros de dégâts.