« La CCI a fait un travail d’évaluation des dommages basés sur le coût de construction, le stock, l’exploitation. Les dégâts sont évalués à plus de 200 millions d’euros », a déclaré David Guyenne à l’AFP, à l’issue d’une réunion avec le gouvernement de Nouvelle-Calédonie.
Selon lui, 80% à 90% du circuit de distribution (magasins, entrepôts, grossistes) de Nouméa ont notamment été « anéantis ».
« Les chiffres sont colossaux, la magnitude de l’impact sera énorme. L’économie calédonienne est structurellement atteinte », a poursuivi M. Guyenne, estimant que « l’Etat va devoir intervenir ».
Mimsy Daly, la présidente du Medef de l’archipel, a pour sa part précisé que « plus d’une centaine d’entreprises sont totalement détruites ».
« Cela représente entre 1.500 et 2.000 emplois », a-t-elle estimé, évoquant des « perspectives très sombres »: « il va falloir remettre en marche les entreprises encore debout mais avec quel chiffre d’affaires ? Je ne sais pas ».
La réunion à laquelle participaient Mme Daly et M. Guyenne visait à mettre en place une cellule d’urgence pour répondre aux pénuries alimentaire, sanitaire et de carburant qui l’archipel depuis le début des violences.
Jeudi, la présidente de la province Sud et ex-secrétaire d’Etat, Sonia Backès, a réclamé dans un courrier à Matignon que la France accepte la mise en place d’un « fonds exceptionnel de reconstruction » pour effacer les stigmates de trois nuits de « violence inouïe », dont elle a chiffré le coût à 150 millions d’euros.
Nouméa, le chef-lieu de Nouvelle-Calédonie, est le coeur des émeutes qui touchent depuis trois nuits l’archipel de l’océan Pacifique.
Avec ses 180.000 habitants, l’agglomération est de loin la plus peuplée du territoire et concentre l’essentiel de ses richesses et de son activité économique.