« Le FLNKS exige le retrait définitif du projet de loi constitutionnelle portant modification du corps électoral », a indiqué lors d’une conférence de presse Dominique Fochi, le secrétaire général de l’Union calédonienne (UC), principale mouvance indépendantiste, en citant la motion adoptée par le FLNKS samedi.
Il a ajouté que le FLNKS demandait la création d’une médiation « conduite par une personnalité de haut niveau afin de garantir l’impartialité de l’État et favoriser la reprise des discussions » entre l’Etat et les indépendantistes, au point mort depuis la fin de l’année dernière.
Une délégation du FLNKS va « se rendre dans les prochains jours à Paris pour défenndre [sa] position auprès des parlementaires nationaux », a ajouté Dominique Fochi.
Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) était réuni en congrès samedi à Dumbéa, en périphérie de Nouméa, où plusieurs centaines de militants et responsables politiques se sont retrouvés.
Ce congrès intervenait quelques jours avant l’examen, mardi au Sénat, de la réforme constitutionnelle visant à dégeler le corps électoral des élections provinciales, cruciales en Nouvelle-Calédonie où les provinces détiennent une grande partie des compétences.
Actuellement réservées aux natifs et aux résidents arrivés avant 1998 (accord de Nouméa) et à leurs descendants, ces élections seraient alors ouvertes aux personnes ayant au moins dix ans de résidence en Nouvelle-Calédonie.
La gauche et les indépendantistes dénoncent un « passage en force » et accusent le gouvernement, par cette réforme constitutionnelle, de manquer d’impartialité et d’empêcher une solution négociée localement entre les camps loyaliste et indépendantiste.
Le congrès du FLNKS a permis aux indépendantistes « d’acter leur unité », s’est par ailleurs réjoui Dominique Fochi durant la conférence de presse, soulignant qu’ils s’étaient mis d’accord sur une motion commune et pour ouvrir le FLNKS à d’autres mouvements indépendantistes.
Le précédent congrès, en février 2023, avait en effet vu l’UC et l’autre composante majeure du FLNKS, le Parti de libération kanak (Palika), adopter des positions opposées entre les partisans du dialogue avec l’Etat (Palika) et ceux les rejetant (UC).