Dans le cadre des Rencontres des élus d’outre-mer, organisées par l’Association des maires de France (AMF) à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), les représentants des maires calédoniens ont alerté sur les finances exsangues des communes de l’archipel, et demandé à l’Etat une aide exceptionnelle.
« Aujourd’hui, la seule entité capable de nous sauver, c’est l’Etat », a assuré le président de l’Association française des maires de Nouvelle-Calédonie (AFM-NC) Pascal Vittori, estimant à 180 millions d’euros le coût des troubles pour les communes de l’archipel.
« La Nouvelle-Calédonie doit faire l’objet d’une solidarité nationale », a appuyé le président de l’AMF David Lisnard. « Dans ce travail de reconstruction, il ne faut pas que les communes, en première ligne, soient oubliées », a-t-il insisté.
L’Etat a déjà annoncé des aides pour la Nouvelle-Calédonie, notamment une enveloppe de 80 millions d’euros pour la reconstruction des bâtiments publics détruits pendant les émeutes qui ont éclaté au mois de mai. Le gouvernement s’est aussi engagé à intervenir sous la forme de prêts.
« Certaines communes n’ont plus de capacité à emprunter », a affirmé M. Vittori, qui plaide donc pour une aide exceptionnelle, ainsi qu’une loi de programmation sur trois ans pour permettre aux communes de « sortir de la crise ».
« On a eu beaucoup d’annonces mais peu de concret », a de son côté regretté Florence Rolland, maire de La Foa et présidente de l’Association des collectivités et des communes d’Outre-mer. L’élue a manifesté son inquiétude concernant la cohésion sociale et la sécurité dans l’archipel.
Les élus ont en effet alerté sur une situation sociale explosive, qui pourrait relancer violences et pillages.
« Les maires n’ont plus les moyens d’aider la population », a déploré Pascal Vittori, maire de la commune de Boulouparis. Il a assuré que certaines communes ne pouvaient plus assurer la cantine ou le ramassage scolaire. « Les gens commencent à manquer de nourriture, il y a des vols », a-t-il témoigné.
Dans ce contexte de tensions, Florence Rolland a demandé le maintien des forces de l’ordre envoyées depuis l’Hexagone en Nouvelle-Calédonie. « Nous ne sommes pas dupes, le territoire tanguera de nouveau », a estimé l’élue du parti loyaliste Générations NC.
« Pour donner de l’espoir aux générations futures, le soutien de l’Etat est plus que nécessaire », a conclu la benjamine des maires de Nouvelle-Calédonie.