Les décisions ont été mises en délibéré à vendredi.
Ces membres de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) avaient été placés en détention provisoire le 23 juin. Sept d’entre eux, dont le leader de l’organisation, Christian Tein, avaient été envoyés en métropole le soir même, par un vol affrété spécialement.
Me Martin Calmet, qui défend notamment Brenda Wanabo, incarcérée à Dijon, et Guillaume Vama, en détention provisoire à Bourges, a plaidé le placement sous contrôle judiciaire: « L’important pour nous était de rappeler les règles de procédure pénale et de sortir de cette espèce de peur, née du contexte calédonien et qui a, à mon sens, aveuglé la décision de première instance. On se battra pour obtenir la libération de nos clients ».
Selon Me Calmet, le parquet général a requis le maintien en détention pour les huit militants dont le recours était examiné mercredi.
La décision a été mise en délibéré au 5 juillet prochain, à l’exception de l’un d’entre eux. La chambre de l’instruction a rejeté mercredi soir son appel. Son avocate, Me Barbara Brunard, a indiqué à l’AFP qu’elle se pourvoyait en cassation.
Avocat de plusieurs militants, dont Christian Tein, en détention provisoire à Mulhouse, et Joël Tjibaou, fils du leader assassiné en 1989 Jean-Marie Tjibaou, incarcéré à Nouméa, Me François Roux a estimé qu’il s’agissait « clairement d’une affaire politique ».
« Ce sont des gens qui luttent pour leur indépendance. Comment regardera-t-on cette affaire le jour où la Nouvelle-Calédonie sera indépendante ? Il y a eu à deux reprises de la part de l’avocat général un lapsus intéressant: il a appelé à deux reprises Joël Tjibaou, Jean-Marie Tjibaou. Pour moi, tout est dit », a dénoncé l’avocat.
Ces militants indépendantistes ont été mis en examen pour sept chefs d’accusation dont complicité de tentative de meurtre ou encore participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime. Ils sont plus généralement soupçonnés d’être les commanditaires des violences qui ont fait 9 morts et au moins 1,5 milliard d’euros de dégâts.
Leur leader, Christian Tein, a toujours nié avoir appelé à la violence. Il a déclaré lundi être un « prisonnier politique », dans une interview à l’AFP accordée en marge de la visite de sénateurs de la maison d’arrêt de Mulhouse.