A l’issue de la réunion d’un groupe de travail sur le nickel avec l’ensemble des acteurs de la filière, le ministre s’est félicité que le cadre des discussions « a[it] été accepté par tous », ce qui « n’était pas gagné il y a deux jours ». Un accord global « est à portée de main », a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse.
Cette réunion visait à ouvrir des discussions en vue de trouver un accord permettant d’éviter la faillite menaçant, à très court terme, les trois usines métallurgiques implantées dans l’archipel qui présentent, globalement, un besoin de financement de 1,5 milliard d’euros dans les semaines à venir.
Le président de la province Nord, Paul Néaoutyine (Palika, indépendantiste), qui continue de défendre la doctrine nickel consistant à favoriser la transformation du minerai sur place et d’en limiter l’exportation, était toutefois absent de la table des discussions. Il n’a pas non plus accueilli Bruno Le Maire lors de son déplacement dans le Nord de la Grande Terre, dimanche, pour aller visiter l’usine de Koniambo Nickel.
Le ministre de l’Économie l’a toutefois rappelé à plusieurs reprises: un « engagement sur la déclassification, l’exportation et la valorisation des ressources minières inutilisées » est « une condition sine qua non de tout accord financier ». Il a insisté sur le fait que « l’État ne financera pas des activités industrielles à perte ».
Ce premier point de l’accord soumis aux acteurs calédoniens conditionne les deux autres, à savoir l’engagement de l’État à investir dans de nouveaux moyens de production électriques, moins coûteux et décarbonés, ainsi qu’une aide pour trouver de nouveaux débouchés pour le nickel calédonien, notamment en Europe.
En attendant la refonte du système électrique de l’archipel, les industriels pourraient bénéficier d’une subvention pour compenser l’important surcoût de l’électricité qui pèse sur la rentabilité des industriels.
Les actionnaires principaux de chaque industriel (Glencore pour KNS, Eramet pour SLN et la province Sud pour Prony resources) ont fait savoir ces dernières semaines qu’ils n’apporteraient plus de financements nouveaux à leurs sites industriels.
Bruno Le Maire souhaite aller très vite pour parvenir à un accord préalable dans les tout premiers jours du mois de janvier, de façon à « pouvoir revenir à Nouméa signer cet accord final d’ici fin janvier ».
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