« Nous voulons ensemble agir au plus près de nos concitoyens », a affirmé la ministre chargée des Collectivités Dominique Faure, lors d’une cérémonie à La Réunion marquant les 40 ans de la naissance des régions d’Outre-mer, issues des lois de décentralisation de 1982 de Gaston Defferre.
Accueillie à son arrivée par une dizaine de manifestants qui tapaient sur des casseroles, la ministre déléguée a répondu dans son intervention aux différents appels lancés par les autres intervenants pour que les régions d’Outre-mer disposent de plus de compétences et de moyens.
« Cela ne veut pas forcément dire engager une nouvelle décentralisation, mais plutôt faire vivre une décentralisation existante et féconde où le dialogue permet d’avancer ensemble sur la base d’outils multiples », a-t-elle assuré.
Dans son interview au Parisien dimanche dernier, Emmanuel Macron avait dit vouloir soumettre « plusieurs questions à la réflexion » en matière de réforme des institutions, dont celle d’une « vraie décentralisation ».
Avant Mme Faure, la présidente de Régions de France, influente association d’élus qui regroupe les régions de l’Hexagone et des Outre-mer, avait appelé, au contraire, à aller plus loin.
« Ne nous y trompons pas: le processus de décentralisation n’est pas encore pleinement abouti », a insisté Mme Delga.
A ses yeux, les 40 ans de la création des régions d’Outre-mer, suivie en 1986 par celle de l’Hexagone, doivent donner naissance à « une nouvelle étape à la décentralisation ».
La présidente PS d’Occitanie plaide pour une décision politique afin de donner aux régions « les moyens de leurs ambitions ».
« La France est multiple: nous avons tous et toutes tout à gagner en mieux respectant nos différences », a-t-elle assuré.
Sur la même ligne, Marie-Luce Penchard, deuxième vice-présidente de la région de La Guadeloupe, a également demandé plus de compétences pour les régions.
« La décentralisation doit continuer, peut-être sous une autre forme, pour plus d’efficacité surtout en Outre-mer, car nous n’avons pas toujours été à la hauteur des attentes », a-t-elle reconnu lors de son intervention.
« Nous avons besoin de trouver chacun à sa manière des manières de construire un nouveau partenariat », a-t-elle souligné, plaidant pour une relation « de confiance mutuelle et de responsabilité partagée ».
L’année dernière, les régions des Outre-mer avaient lancé « l’appel de Fort-de-France » demandant « une refondation » des relations avec l’Etat.