Pacifique: la goélette Tara embarque le Japon dans ses aventures

Devenue célèbre pour avoir en 2006-2008 dérivé pendant 500 jours dans l’Arctique, pour lequel sa coque est spécialement conçue, Tara est partie le 28 mai 2016 de Lorient et a depuis traversé l’Océan Pacifique d’est en ouest: Panama, Colombie, Ile de Pâques, Polynésie française et les atolls Samoa, Cook, Wallis et Futuna, Ogasawara (Japon). Elle a accosté dimanche soir à Fukuoka (sud-ouest).

« Les conditions étaient compliquées pour arriver au Japon avec des vents contraires », a expliqué lundi par téléphone à l’AFP l’un des deux capitaines du navire, Martin Hertau. La première partie du voyage avait au contraire été marquée par l’absence de vent et des températures tropicales inadaptées à un navire où « tout est fait pour conserver la chaleur ».

L’escale japonaise de deux mois, la plus longue de l’expédition, arrive à peu près à mi-parcours et marquera un changement d’orientation dans le long périple destiné à comparer trois types de coraux et deux types de poissons à travers tout le Pacifique.

En quittant l’archipel nippon, Tara entreprendra cette fois un parcours nord-sud: Japon, Nouvelle-Zélande en passant par les Fidji, puis remontée par la grande barrière de corail d’Australie, Iles Salomon, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Palaos, Philippines et repassera par le Japon en mai 2018.

« On a prélevé à peu près 8.000 échantillons sur les 30.000 prévus, soit quasiment un quart », précise M. Hertau. La Goélette, qui aura accueilli dans toute l’expédition un total de quelque 70 scientifiques à son bord, avait selon les organisateurs de l’expédition déjà constaté, après huit mois, une détérioration des récifs coralliens due au réchauffement climatique.

Elle effectuera neuf escales dans l’archipel pour accueillir à son bord écoliers et journalistes et sensibiliser le public. « A quoi sert de faire de la recherche fondamentale (…) si c’est pour ne pas changer nos comportements une fois qu’on a compris les choses », dit M. Hertau.

« Cinq universités, celles de Kyoto, Tokyo, Tsukuba, Kochi et Ryukyu veulent participer à cette aventure: nous sommes convaincus que cette expédition va apporter de nouvelles connaissances sur l’environnement marin du Japon », a déclaré pour sa part à l’AFP le professeur Hiroyuki Ogata, de l’Université de Kyoto, premier biologiste japonais à avoir embarqué en 2010 à bord de Tara.

Les escales pédagogiques et médiatiques s’achèveront le 25 mars, avant trois semaines de mission scientifique d’étude des coraux japonais.

Cette expédition est la 11e menée par la goélette, qui a déjà parcouru l’Arctique pour y étudier la banquise, navigué sur toutes les mers du globe à la découverte du plancton ou sillonné la Méditerranée pour mesurer l’impact de la pollution des plastiques.

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