Florence Parly se rend jeudi dans la capitale italienne en compagnie de son homologue de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, l’occasion de « faire un point d’avancement de haut niveau » sur le projet d’alliance entre les deux groupes navals français et italien, a-t-on précisé dans l’entourage de la ministre.
Ils rencontreront leurs homologues de la Défense, Roberta Pinotti, de l’Economie et des Finances Pier Paolo Padoan ainsi que du Développement économique, Carlo Calenda.
Les PDG de Naval Group, Hervé Guillou, et de Fincantieri, Giuseppe Bono, seront présents.
Cette visite intervient quatre mois après la décision, lors du 34e sommet franco-italien à Lyon en septembre, de créer un « champion naval » européen, en rapprochant les deux groupes.
Concrètement, les deux capitales envisagent de collaborer autour de leurs programmes nationaux respectifs et notamment pour la France du remplacement des pétroliers ravitailleurs de la Marine à l’horizon 2020.
L’Italie a déjà lancé la production d’un pétrolier ravitailleur, et la France s’appuiera sur ce design italien pour faire construire ses propres bâtiments à Saint-Nazaire.
« Les flottes française et italienne seront très similaires et parfaitement interopérables », fait-on valoir à l’Hôtel de Brienne.
Les autres domaines concernent l’export, afin de bénéficier de l’empreinte internationale de chaque groupe et éviter une concurrence fratricide, ou la recherche, avec des synergies autour des batteries au lithium, l’optimisation de la consommation des navires, l’architecture électrique…
Des synergies sont également identifiées dans les achats et les méthodes industrielles, qui doivent permettent de construire en France des bateaux sur plans italiens et vice versa. Enfin, « il y aura certainement » des synergies dans la maintenance.
Dans la perspective de cette alliance, des accords autour de « dépendances mutuelles » dans des domaines d’expertise seront nécessaires.
« Nous allons avoir besoin de faire un accord intergouvernemental entre la France et l’Italie pour consentir ces dépendances mutuelles », indique-t-on au ministère des Armées.
« L’idée est de graver dans le marbre le fait que dans le domaine des bâtiments militaires de surface, il y a une alliance entre Naval Group et Fincantieri et donc ils peuvent s’échanger des informations, des études, des matériels, et donc aller vite, être compétitifs, efficaces. »
Le calendrier annoncé lors du sommet de Lyon est inchangé, avec fin juin comme « point de sortie » des discussions sur les modalités de cette alliance.
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